Publié le 30 Août 2016

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Discours de l’AILP à Bourg-lès-Valence

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Rédigé par Libre Pensée 72

Publié dans #Internationale de la LP

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Publié le 29 Août 2016

En direct avec Michel Tubiana,

Président d’Honneur de la Ligue des Droits de l’Homme

 

A propos de l’affaire du Burkini

 

 

La Libre Pensée : L’actualité récente a été marquée par ce que l’on a appelé le « Burkini ». Plusieurs municipalités ont pris des arrêtés clairement liberticides avec une forte consonance sous-jacente xénophobe. Quelle est l’analyse de la Ligue des Droits de l’Homme ?

 

Michel Tubiana : Ces arrêtés ont trois points communs : établir un lien entre les actes de terrorisme et une forme de pratique culturelle ou religieuse de l’Islam, prétendre imposer une doxa culturelle et religieuse, même si elle n’est en apparence ici que vestimentaire, affirmer que les personnes qui pratiquent l’Islam ne peuvent pas être des Français comme les autres. D’où, ensuite, ce qui est dans le prolongement direct de ces arrêtés, s’en prendre au porte du « voile » dans l’espace public. Le tout dans un contexte de surenchère électorale partagée par les auteurs de ces arrêtés et le Premier ministre par exemple…

 

LP : Pour la LDH, les rues, les plages, les piscines, les magasins, les cinémas font-ils partie de la sphère ou de l’espace public dans lesquels devrait s’appliquer la laïcité ?

 

MT : A l’évidence, non. Appliquer pleinement la loi de 1905, c’est exiger que l’autorité publique, à tous les niveaux, soit dégagée, y compris dans sa représentation, de toute forme ou allégeance religieuse. Le reste relève de la liberté individuelle de chacun sur laquelle la puissance publique n’a pas à intervenir, sauf à faire respecter les règles qui permettent de vivre ensemble et à chacun de s’exprimer dans le respect de l’ordre public. Cette « extension du domaine de la laïcité » n’est pas seulement un travestissement éhonté de la volonté de Jaurès et de Briand et de la lettre et de l’esprit de la loi de 1905, elle porte en elle toutes les atteintes aux libertés individuelles imaginables. En soutenant que l’espace public devrait être « neutre », au-delà de l’imbécilité de cette affirmation, c’est notre capacité commune à s’exprimer librement, à être comme nous entendons être qui, demain, sera soumise à la volonté de tel ou tel. Etre laïque, c’est au contraire, favoriser le débat dans l’espace public et donc l’expression des opinions de toute nature dans les limites que j’ai déjà évoquées. Y compris, s’il s’agit de formuler des critiques contre le signifiant de ce vêtement de bains tant décrié. Défendre le droit de ces femmes à s’habiller comme elles le veulent, ce n’est pas s’abstenir de critiquer cet aspect des choses. Mais pour que la critique vaille, faut-il d’abord que leur droit soit respecté. Pour tout dire, cette vision du corps des femmes n’est pas du tout la mienne ; Mais, je n’ai aucune raison, surtout aucune légitimité à vouloir régenter leur esprit.

 

LP : Il est quelque peu surprenant que des hommes politiques comme Nicolas Sarkozy, Eric Ciotti, Marine Le Pen et d’autres aussi à « Gauche » se déclarent très laïques quand il s’agit des musulmans, mais plus du tout quand il s’agit de l’Eglise catholique. On a même vu Nicolas Sarkozy faire des signes de croix chrétiens dans l’exerce de sa fonction présidentielle. Comment expliquez-vous cette schizophrénie politique ?

 

MT : Je ne vois là rien de surprenant ! Ces personnes n’ont jamais été laïques ! Historiquement, comme aujourd’hui, elles ont toujours été attachées à une vision chrétienne de la France, à laquelle elles ont fini par ajouter le terme « judéo » pour tenter de relativiser le vieil et solide antisémitisme chrétien qui a eu sa part de responsabilité dans la destruction des juifs d’Europe. Aujourd’hui, l’ennemi principal c’est l’Islam, les musulmans, etc…Ils ne font que reproduire les mêmes schémas d’exclusion, avec leurs variantes contemporaines et héritières du colonialisme.
En fait, la laïcité est utilisée, ici, comme le féminisme, comme un paravent pour tenter de justifier l’exclusion de plusieurs millions de personnes en raison de leur altérité et de leur situation sociale.

Et comme ce « soutien » à la laïcité va de pair avec l’accusation de favoriser le communautarisme, un mot à ce propos. Là encore, cessons d’employer des mots à tort et à travers. Le communautarisme, c’est d’abord édicter un dispositif légal dans lequel des droits seraient reconnus à des individus selon leur appartenance à une communauté. Au-delà des droits spécifiques qui résultent de situations spécifiques (congés de maternité, situation de santé, de handicap, etc), je mets au défi de trouver dans notre législation une disposition qui fasse dépendre l’exercice d’un droit de l’appartenance à une communauté.

Le reste, c’est la tendance naturelle de tout groupe humain à se reconnaître en une communauté dont la nature est, par hypothèse, diverse : la communauté des libres penseurs, des amateurs d’andouillette, etc. En l’espèce, nous accuser de favoriser le communautarisme en se battant pour le droit de ses femmes à s’habiller comme elles le veulent à la plage, revient à ignorer que les replis identitaires qui existent ont d’abord pour cause les discriminations infligées au nom de la République. De plus, je persiste à penser qu’il vaut mieux que ces attitudes soient publiques et fassent donc l’objet d’un débat public plutôt que d’y ajouter un enfermement dans la sphère la plus privée.

 

LP : Que pensez-vous de l’attitude de Manuel Valls qui se déclare « laïque intransigeant » quand il s’agit de l’Islam, mais plus du tout quand il va au Vatican assister à la canonisation de deux papes ?

 

MT : J’ai déjà eu l’occasion de dire que l’actuel Premier ministre était un dangereux pyromane. Je me contenterai maintenant de dire que c’est un homme dangereux. Sa conception des choses, son paternalisme colonial à l’égard des musulmans (la bienveillance de la République à l’égard des musulmans !). son mépris des libertés publiques et individuelles, tout cela fait que sous les oripeaux de la « gauche », il enfourche toutes les antiennes les plus appropriées pour diviser la société entre « bons et mauvais Français ». En cela, avec les thématiques qui sont les siennes, avec ses interrogations sur la compatibilité de l’Islam et de la République, Manuel Valls fait furieusement penser à la SFIO de Guy Mollet. On sait dans quelle faillite morale et institutionnelle, elle nous a entraînée.

 

LP : Comment la LDH envisage l’avenir juridique de ces arrêtés liberticides, le Conseil d’Etat ayant jugé en référé, mais par encore sur le fonds ?

 

MT : la Ligue des Droits de l’Homme poursuivra l’abrogation des arrêtés qui ne seraient pas retirés d’office par les maires. J’observe à ce propos deux choses. La première est que ces maires qui font de la « résistance » sont ceux qui passent leur temps à dénoncer l’absence d’autorité de l’Etat, autorité qu’il s’empresse d’abaisser en méprisant la décision du Conseil d’Etat. La deuxième est la complicité avérée du Ministre de l’Intérieur avec ces Elus car c’est à lui, et non aux associations, qu’il incombe de faire respecter cette décision ce qu’il s’abstient volontairement de faire. Le ministre des cultes a ainsi choisi son camp… Enfin, nous réfléchissons à agir sur le terrain pénal sur la base de la discrimination à raison d’une pratique religieuse, mais aussi, et peut-être surtout, sur la base de l’article 432-4 du Code pénal qui réprime les atteintes aux libertés par des agents publics.

 

 

LP : Mon cher Michel, merci d’avoir répondu à nos questions.

Propos recueillis par Christian Eyschen

 

Michel Tubiana à propos du burkini

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Rédigé par Libre Pensée 72

Publié dans #laïcité

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Publié le 18 Août 2016

Rédigé par Libre Pensée 72

Publié dans #Illustrations

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Publié le 18 Août 2016

L’enseignement catholique du diocèse de Créteil se présente ainsi ; « L’Evangile (avec E majuscule !) est à la source du projet éducatif de chaque établissement catholique ». La propagande scintille : « pédagogie de l’encouragement », « climat de confiance et d’ouverture aux autres », «attention aux plus pauvres», « grandir en humanité, notamment dans la dimension affective et sexuelle »... Bref, on peut donc penser que les enfants qui fréquentent ces écoles de l’enseignement catholique seront bien préparés à présenter ce qu’on appelle des comportements prosociaux.

Qu’est-ce qu’un comportement prosocial ? C’est un comportement volontaire dans l'intention de rendre service, un comportement d'aide dirigé vers autrui dans le but de lui apporter un bien-être physique ou psychologique, ou encore un avantage. Ces comportements prosociaux ont quelque chose à voir avec la morale et avec la conception qu’on a de l’homme. Morale et conceptions de l’homme font débat dès l’avènement des lois laïques. Les catholiques enragent. Ainsi, en 1882, un certain Rondelet déclare « Nous voyons bien que les hommes sont tournés au mal, (...) Pour tout dire en un mot, nous ne sommes pas bons : le mal, loin de nous coûter ou de nous répugner, nous attire; et au contraire, lorsqu’il s’agit de quelque action utile et digne d’éloges, il arrive trop souvent que c’est elle qui nous coûte, et que nous sommes tentés de ne pas la faire ». Mais, heureusement, se réjouit le même Rondelet, pèse sur le comportement des hommes le jugement dernier : « Après notre mort terrestre, nous serons appelés à rendre compte de l’usage que nous aurons fait en ce monde de notre liberté, soit pour le bien, soit pour le mal »

Rondelet en 1882 et aujourd’hui le diocèse de Créteil nous l’affirment : la religion est un gage de fraternité ! En filigrane, une autre accusation : comment ceux qui fréquentent « l’école sans Dieu » pourraient-ils bien accéder à ces comportements prosociaux ?

Un pavé dans la mare.

La Fondation américaine John Templeton, d’inspiration chrétienne, s’est intéressée à cette question : quel lien entre la religion et les comportements prosociaux. Jean Decety (Département de psychologie de l’Université de Chicago) a mené une étude pour mesurer si la religion renforce les comportements «prosociaux». Les chercheurs ont mené leur enquête dans 6 pays (Canada, Chine, Jordanie, Turquie, Etats-Unis et Afrique du Sud) auprès de 1 170 enfants de cinq à douze ans. Ils ont mesuré le niveau de pratique religieuse des familles et celles-ci ont été divisées en trois groupes : Non-religieux (dont athées), chrétiens et musulmans.

Les chercheurs ont demandé aux parents d’évaluer la capacité d’empathie et la sensibilité à l’injustice de leurs propres enfants. Les parents chrétiens et musulmans ont estimé leur progéniture à un niveau de capacité d’empathie plus élevée que celui accordé par les parents non-croyants à leur propres enfants. Charité bien ordonnée commence par soi-même ! Les chercheurs se sont alors tournés vers les enfants.

Ils ont fait visionner à chaque enfant de petites vidéos montrant d’autres enfants se faisant trébucher, de façon intentionnelle ou non. Ils leur ont demandé d’évaluer le niveau de «méchanceté» de ces comportements et ils leur ont proposé sur une grille graduée des punitions méritées par les fautifs. Résultat : les enfants religieux estimaient ces actes - volontaires ou non - plus répréhensibles et proposaient des punitions plus sévères que les athées. Les petits musulmans étant les plus intransigeants.

La générosité, l’altruisme.

Les chercheurs ont alors tenté d’évaluer la générosité des enfants. Ils leur ont proposé de choisir parmi trente autocollants leur dix préférés, en indiquant qu’ils n’auraient pas le temps d’en distribuer à tous les enfants et leur demandaient s’ils seraient prêts à en donner pour leurs camarades moins chanceux. Après distribution insuffisante, les enfants, hors de la vue de l’expérimentateur, se cédaient, entre eux, des autocollants. Résultat : les petits de famille athée se sont montrés significativement plus généreux que ceux de famille croyante. Mieux, plus la pratique religieuse était intense, moins les dons étaient généreux ! Et cela, quelle que soit la culture et le pays d’origine.

Conclusion des chercheurs : Les chercheurs concluent que leurs observations « remettent en question le fait que la religion serait vitale pour le développement moral, et appuient l’idée que la sécularisation du discours moral ne va pas diminuer la bonté humaine - en fait, elle fera tout le contraire. (...) Ces résultats révèlent que la religion influe négativement sur l’altruisme des enfants ».

Conclusion personnelle : Ça, il y a belle lurette que les libre-penseurs le savaient. Mais il leur est fort agréable qu’une étude SCIENTIFIQUE le confirme ! La Fondation Templeton ne s’attendait sans doute pas à ce dévoilement !

Jean-Pierre D....

 

PS. Cette étude a été conduite par un lyonnais, Jean Decety, naturalisé américain, qui déclare : «Je suis très reconnaissant à la France de l’enseignement universitaire que j’ai reçu, de très grande qualité et gratuit. Je suis fier d’être le produit de cette éducation. Le système universitaire américain est très bon, mais son coût est indécent, 60 000 dollars (44 000 euros) par an à Chicago.»

 

Altruisme et religion chez les enfants

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Rédigé par Libre Pensée 72

Publié dans #sciences humaines

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Publié le 18 Août 2016

Les religions contre les femmes, pour l’Egalité et l’Emancipation du genre humain.

Un ouvrage coordonné par Hansi Brémond.

Cet ouvrage est rédigé collectivement par des libres penseuses et libres penseurs. Il aborde toute une série de questions sur les religions et les femmes, le féminisme, la prostitution, la parité et le combat pour l’égalité. Lutte des classes ou lutte des sexes ? Faites-vous un point de vue basé sur des analyses et sur des faits.

Prix public 10€ - disponible aupres de la fédération sarthoise

Les Religions contre les femmes

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Rédigé par Libre Pensée 72

Publié dans #annonces et infos lp 72

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Publié le 18 Août 2016

L’un des plus importants cardinaux de France, l’archevêque de Lyon Philippe Barbarin, s’est vu signifié par le Procureur de la République qu’il ne serait pas poursuivi suite aux allégations de manquement à ses devoirs en ne rapportant pas auprès de la justice, comme l’exige la loi française, des cas d’abus sexuels commis par un prêtre qui était sous son contrôle.

 

Bernard Preynat, un prêtre de son diocèse, avait été accusé en janvier dernier, après avoir admis des agressions sexuelles sur quatre boy scouts entre 1986 et 1991 — crimes pour lesquels ses avocats ont déclaré qu’il ne pouvait plus être reconnu coupable. Et il y a sans doute eu beaucoup plus de victimes. Associated Press a rapporté que "les délais étaient dépassés et qu’il y avait prescription pour certaines de ces allégations" à l’encontre du cardinal et que les preuves pour les autres accusations n’étaient pas « suffisantes ».

 

En mai, alors que l’enquête du Procureur sur les actes du cardinal Barbarin était à son apogée, le Pape avait déclaré publiquement qu’il serait « insensé et imprudent » de chercher la démission de l’archevêque à cette étape, alors même que le Cardinal Barbarin avait admis le mois précédent des "erreurs dans la nomination de certains prêtres", tout en démentant avec force les avoir couvertes.

 

Peu de temps après les déclarations du Pape, le jour même d’une importante audience à la Cour sur cette affaire, le Pape accorda une audience à Barbarin. La Parole Libérée, un groupe français représentant les victimes, déclarait que les procédures légales « allaient désormais être éclipsées par cette rencontre ». Le groupe avait cherché auparavant à rencontrer le Pape mais avait essuyé un refus. "Nous aurions aimé être reçus plutôt que le cardinal, nous notons qu’une fois encore ce sont les victimes qui sont écartées."

 

Keith Porteous Wood, directeur exécutif de la National Secular Society du Royaume-Uniet porte-parole de l’Association Internationale de la Libre Pensée en charge de la campagne contre les crimes sexuels commis par des prêtres, a déclaré : « Dans la mesure où Barbarin a admis des erreurs dans la gestion des cas de prêtres ayant commis des abus, il a eu beaucoup de chance d’échapper aux poursuites alors qu’il a manqué à son devoir de rapporter ces cas de suspicion d’abus sexuels sur des enfants devant la justice. Nous espérons seulement que le procureur a traité ce cas de la même façon qu’il l’aurait fait pour quelqu’un qui n’aurait pas été un haut responsable de l’Eglise et qui n’aurait pas reçu le soutien du Pape. »

 

Keith Porteous Wood, 4 août 2016

Un cas d’abus sexuel rejeté, malgré le fait que le cardinal ait admis des « erreurs »

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Rédigé par Libre Pensée 72

Publié dans #Christianisme

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