Publié le 15 Mars 2020
Publié le 12 Mars 2020
En janvier, à l’occasion de l’affaire Mila, du nom de cette jeune lycéenne insultée sur les réseaux sociaux pour sa critique acerbe de l’islam, la ministre Belloubet a eu l’occasion d’exprimer toute son ignorance vis-à-vis de la laïcité de l’État. En effet, alors que la jeune fille était menacée par plusieurs croyants sur Youtube, la ministre de la Justice déclarait : « l'insulte à la religion, c'est évidemment une atteinte à la liberté de conscience, c'est grave »
Ignorance ou volonté d’en finir avec la laïcité ?
En disant cela, la ministre exprime une orientation anti-laïque, elle évoque un délit de blasphème qui n’existe pas en France, pays laïque.
En l’occurrence, les propos de la jeune fille sont, certes, vulgaires, mais en aucun cas elle n’appelle à la haine, au meurtre ni n’empêche quiconque de vivre sa croyance en toute liberté. Quelques croyants choqués mais plus intelligents que ceux qui menaçaient Mila sur Internet ont porté plainte mais la Justice les a déboutés. Ironie du sort, comme dans de nombreux cas de satires ou de caricatures c’est la campagne de protestation des choqués qui a assuré la promotion de la dite satire.
Retenons tout de même de cette polémique, les propos de la ministre de la Justice qui sont tout simplement sidérants ! Ministre de la Justice ! Que dire ?
Ce gouvernement antisocial entraine chaque jour un peu plus le pays sur une pente dangereuse et autoritaire. Dans le prolongement des gouvernements précédents, mais avec encore plus de férocité, il s’attaque aux services publics, aux acquis sociaux et démocratiques entrainant chaque jour un peu plus notre pays de la République vers une démocrature.
L’année dernière, l’unité des laïques a permis un recul de Macron sur sa volonté de modifier la Loi de 1905. Pour autant, peut-on crier victoire ? Qui peut croire un instant que Macron et ses sbires n’ont plus en tête leur volonté de reconnaître les cultes, de les trier et de les subventionner selon qu’ils soient « compatibles » ou pas avec leur conception de la République ? Qui peut croire qu’ils ont renoncé aussi facilement ?
Pour comprendre, il suffit de voir l’acharnement du gouvernement et les violences policières subies depuis 1 an et demi par les gilets jaunes, les jeunes, les pompiers, les personnels hospitaliers, les profs, les salariés en grève. Nous avons affaire à des entêtés, des bourrins, des barbares !
Conscient de tout cela, la Fédération Nationale de la Libre Pensée s’adresse au mouvement laïque dans son appel « il faut rassembler le mouvement laïque et les laïques ». Ce texte rappelle le serment de Vincennes et la campagne de 1960 contre la loi Debré, dont la Libre Pensée revendique toujours l’abrogation. « Cette campagne laïque fut menée par la Ligue de l’Enseignement, la FCPE, les DDEN, le SNI et la FEN regroupés dans le CNAL et soutenue par la Libre Pensée, l’Union rationaliste, la LDH, la CGT, la CGT-FO, l’UNEF, le Grand Orient de France, le Droit Humain, la Fédération nationale des Combattants républicains et les partis PSA, UGS, Parti socialiste SFIO, Parti Radical et Radical-Socialiste et le PCF ».
Hansi Brémond
Publié le 1 Mars 2020