Publié le 10 Décembre 2012

Rédigé par Libre Pensée 72

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Publié le 10 Décembre 2012

La loi de Séparation des Églises et de l’État du 9 décembre 1905 a mis fin au Concordat du 26 messidor an IX conclu entre Joseph Bonaparte, représentant le Premier Consul, et le cardinal Consalvi, envoyé du pape. Contrairement au régime concordataire, elle garantit à chaque individu la liberté absolue de conscience, c'est-à-dire le droit de pratiquer la religion de son choix ou de n’en adopter aucune, et interdit, à cette fin, à l’État de reconnaître, de salarier ou de subventionner les cultes. Par des artifices juridiques jésuitiques, le Concordat a été maintenu dans les départements du Haut-Rhin, du Bas-Rhin et de la Moselle, en 1918 puis en 1945, laissant ainsi peser une menace permanente sur la loi de Séparation.

Le maire et la majorité du groupe socialiste du Conseil municipal d’Argenteuil ont visiblement oublié que la loi de 1905 est un pilier essentiel de la République qui couronne l’ensemble des libertés individuelles et marque la fin du processus d’émancipation politique engagé par la Révolution française, sans lequel l’émancipation sociale serait inenvisageable, comme le disait Jaurès. Le 3 décembre 2012, prenant prétexte des tirs à blanc inadmissibles dirigés contre la synagogue de cette ville, le Conseil municipal d’Argenteuil a adopté une délibération par laquelle la Commune a créé un « Conseil des Cultes » réunissant les institutions religieuses, les représentants de la collectivité territoriale et ceux de l’État en vue d’instaurer « un dialogue permettant […] de réfléchir à l’amélioration du vivre ensemble entre les différentes confessions religieuses, les non-croyants et les institutions publiques », a institué une « Journée des spiritualités », consistant à ouvrir les lieux de prière aux curieux et a prévu d’aménager les abords de différents édifices du culte, ainsi que de consentir des baux emphytéotiques à des associations cultuelles. Ces mesures constituent manifestement une reconnaissance officielle des cultes et n’excluent pas, le cas échéant, un financement indirect de certains d’entre eux.

 

Dans les pas de Sarkozy, avec la bénédiction de  l’Europe vaticane

Le maire, et la majorité du groupe socialiste du Conseil municipal d’Argenteuil, placent ainsi leurs pas dans ceux de M. Nicolas Sarkozy instituant le Conseil Français du Culte Musulman en 2004 ou ceux de M. Claude Guéant, son successeur place Beauvau, créant des conférences départementales de la liberté religieuse par circulaire du 21 avril 2011. En bons petits soldats, ils appliquent également, à leur niveau, l’article 17-C du traité de Lisbonne qui prévoit d’instaurer un « dialogue ouvert, transparent et régulier » avec les religions, incompatible avec la Séparation des Églises et de l’État. Ils anticipent enfin l’Acte III de la décentralisation qui devrait autoriser l’adaptation locale de la loi nationale, en violation du principe d’unité et d’indivisibilité de la République. Ils accélèrent ainsi un processus de dénaturation de la loi du 9 décembre 1905.

On ne voit pas très bien en quoi leur méthode est de nature à prévenir les actes odieux semblables à celui perpétré contre la synagogue d’Argenteuil, en octobre dernier. On comprend, en revanche très bien, le profit que les cultes pourront retirer de cette délibération pour investir la sphère publique à Argenteuil.

 

Résistance laïque !

 La Fédération nationale de la Libre Pensée appelle l’ensemble des laïques du Val d’Oise à réagir contre cette violation de la laïcité et à entreprendre toutes les actions nécessaires pour en finir avec cette mise en place du communautarisme religieux sur un territoire de la République.

       

Avec la Libre Pensée, exigez :

Retrait de la délibération du Conseil municipal d’Argenteuil du 3 décembre 2012 !

 

 

Paris, le 10 décembre 2012    

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Rédigé par Libre Pensée 72

Publié dans #laïcité

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Publié le 10 Décembre 2012

A l’initiative de la Fédération nationale de la Libre Pensée, s’est tenu un meeting laïque régional, le 7 décembre 2012, à la Bourse du Travail de Paris. Placé sous la Présidence de Marc Blondel, la salle de spectacle était pleine de 250 participants. C’était l’affluence des grands jours.

Un public composé de libres penseurs, de militants laïques de Laïcité-Liberté, du Mouvement Europe et Laïcité, du Comité-Laïcité-République, de membres du Grand Orient de France, des syndicalistes de toutes tendances, CGT-FO, CGT, FSU, UNSA et aussi des militants du PRG, du PG, du POI, du PS, du PCF et anarchistes, se côtoyaient fraternellement pour la même cause.

Gabriel Gaudy, Secrétaire général de l’Union Régionale d’Île-de-France des syndicats Force Ouvrière prenait la parole le premier : « C’est avec une immense joie que j’ai le plaisir, en tant que syndicaliste et libre penseur, de vous accueillir dans cette salle rénovée de la Bourse du Travail. Cette salle a connu de grands moments dans l’histoire syndicale de la Capitale. Des assemblées générales de syndiqués, de grévistes, de combattants de ce que nous appelons la lutte de classe et qu’Anatole France, un grand libre penseur, appelait « la mêlée sociale »…

Ce bâtiment fut construit en 1919, il était le siège de l’Union des Coopératives, il a abrité aussi la Coopérative de la Verrerie d’Albi où Jean Jaurès s’est tant investi dans sa défense. Puis, il devint l’annexe de la Bourse du Travail de la rue du Château d’eau….

Vous êtes réunis aujourd’hui ici, venus de tous les départements d’Île-de-France, à l’appel de la Libre Pensée, pour défendre l’absolue liberté de conscience incarnée par la grande loi de Séparation des Églises et de l’État du 9 décembre 1905. Cette loi précisait législativement que « La République ne reconnaît, ne salarie ne subventionne aucun culte ».

Contre ce principe républicain laïque, la Vème République a décidé de faire voter  la loi Debré du 31 décembre 1959. Depuis, des milliards et des milliards, chaque année,  sont volés à l’École de la République laïque pour le plus grand profit de l’enseignement privé catholique.

 Cette violation de l’Histoire démocratique, laïque et sociale de notre pays, il faut la dénoncer sans trêve, ni répit ; toujours avec plus de force et de vigueur. Il ne faut jamais oublier l’histoire des combats de nos aînés pour le triomphe des principes d’Égalité, d’Instruction, de Liberté  et d’Émancipation. »

Puis Quentin Dauphiné, pour la revue Émancipation, rappelait l’histoire militante de cette revue pédagogique qui a tant contribué à l’éveil des consciences dans le monde enseignant. Les militants d’Émancipation, poursuivant légitimement le travail ancien de l’École Émancipée, n’ont jamais cessé de combattre les lois antilaïques et d’exiger leur abrogation.

Etait lu alors un message de Pascal-Eric Lalmy, Secrétaire national chargé de la laïcité du Parti Radical de Gauche, où il rappelait les combats communs séculaires de la Libre Pensée et du Parti Radical pour l’instauration, puis la défense de la laïcité de l’Ecole et de l’Etat. Il dénonçait le fait incroyable que la Municipalité socialiste d’Argenteuil venait, le 3 décembre 2012, de créer un « Conseil des Cultes » et la mise en place d’une « Journée des spiritualités ». Le Concordat à l’heure de la décentralisation, en quelque sorte.

Alain Barbier, de la Fédération de l’Enseignement, de la Recherche et de la Culture-CGT, dénonçait l’étouffement programmé de l’Enseignement public, le détournement des fonds publics pour l’enseignement privé catholique. Il en appelait à la mobilisation la plus large pour la défense de l’Ecole publique et dénonçait ceux qui ne parlent de la laïcité que contre l’Islam, mais oublient tout le reste des atteintes à la laïcité.

Un message de Claude Jenet, Secrétaire national du Parti Ouvrier Indépendant était porté à la connaissance du meeting. Après avoir rappelé le contenu du Serment de Vincennes du 19 juin 1960, il déclarait : « En adressant son fraternel salut et son total soutien aux participants à ce rassemblement, permettez au POI de rappeler les termes du « MANIFESTE » adopté lors de son congrès de fondation en juin 2008 : « Le POI se prononce pour la République une, indivisible et laïque, pour la défense de la laïcité, institutionnelle opposée à toute forme de communautarisme, dans le cadre de la stricte séparation des Églises et de l’État, conformément à la grande loi républicaine du 9 Décembre 1905.En matière scolaire, il agit notamment pour l’application permanente du principe du mouvement ouvrier et démocratique :   Fonds publics à l’École publique, fonds privés à l’école privée ».

Philippe Guglielmi, Président d’honneur de Laïcité-Liberté commençait son intervention pour rappeler les liens d’amitiés profonds qui le liaient à la Libre Pensée. En tant qu’Elu local dans la Seine-saint-Denis, il analysait tous les problèmes qui se posaient à lui dans son action quotidienne. Combien de fois avait-il été saisi pour placer des élèves au sein de l’École publique, quand ils avaient été rejetés par l’enseignement privé, car ils faisaient baisser le taux de « réussite » et que cela nuisait à la publicité des écoles cléricales ? Il dénonçait cette duperie honteuse.

Un message d’Alexis Corbière, Secrétaire national du Parti de Gauche et Elu parisien était lu « Au Conseil de Paris, avec les autres élus du Front de Gauche, et notamment ma camarade du PG Danielle Simmonet, nous intervenons régulièrement pour dénoncer et refuser tous les contournements de la loi de 1905. A ce titre, chaque année, nous n’acceptons pas que nous subventionnions à Paris avec des fonds publics des associations confessionnelles pour qu’elles gèrent des crèches, c’est le cas pour 16 crèches dites « Loubavitch » ou d’autres catholiques,  vers lesquelles se tournent des familles en raison des défauts du service public municipal…

 Nous refusons qu’une confusion, volontairement entretenue, entre le culturel et le cultuel ouvre la porte à une remise en cause à la laïcité tel que cela se prépare avec le futur Institut des cultures de l’Islam. Nous refusons enfin que dans le prochain budget qui va être débattu lundi prochain la dotation accordée aux collèges publics baisse de 1 million d’euros alors que celle qui va être attribuée aux collèges privés va augmenter de 500 000 euros, prétendument au nom du fait qu’il faudrait respecter la loi. Ceci constitue à nos yeux un argument supplémentaire pour refuser de voter ce budget. »

Fabienne Bellin du SNES-FSU, empêchée au dernier moment d’intervenir, nous a transmis ce message : « Pour résumer la position du Snes sur le sujet, notre mandat est toujours « fonds publics à l’Ecole publique, fonds privés à l’école privée » et donc cela entre évidemment en contradiction avec la loi Debré.  Les cadeaux au privé et les atteintes multiples à l’École publique, comme en manière plus large, les atteintes à la laïcité justifient pleinement qu’on s’expriment le plus fort et collectivement possible pour les dénoncer et obtenir des reculs : parce qu’au-delà de la loi Debré, on peut citer :


- Les financements illégaux aux investissements d’établissements privés par les collectivités. Le SNES a déposé des recours par le passé, en a gagné, en a perdu. 

- Les régions Bretagne et Pays-de-Loire, où nombres de communes n’ont pas d’écoles publiques, la loi Carle. 
 Les suppressions d’emplois moins rudes dans le privé que dans le public  depuis des années.

-  Le statut scolaire d’Alsace Moselle dont on demande l’abrogation. »

Après avoir présenté les excuses de Raoul Mercier, Maire adjoint PS dans la Seine-saint-Denis, David Gozlan – Secrétaire général de la Libre Pensée – prenait la parole : « La Fédération Nationale de la Libre Pensée a pris ses responsabilités. Fidèle au serment de Vincennes, elle a manifesté en toutes circonstances et tous lieux son irréductible opposition à cette loi contraire à l'évolution historique de la Nation. La Fédération Nationale de la Libre Pensée s'est engagée dans la lutte sans trêve et sans défaillance jusqu'à son abrogation. La Fédération Nationale de la Libre Pensée a cherché et cherchera à obtenir que l'effort scolaire de la République soit uniquement réservé à l'École de la Nation, espoir de notre jeunesse.

La concurrence entre le privé et le public, instaurée par la loi Debré, étouffe l'École républicaine. Ce processus de dizaines d'années de désengagement de l'État, comprenons de détournements de fonds publics vers le privé, a désagrégé le contrat social. Les sables mouvants de l'autonomie des établissements enlisent les capacités d'accueil, la sécurité des établissements et la délivrance des savoirs et connaissances. Signe inquiétant des temps, certains concours voient plus de postes offerts que de candidats. De l'autre côté, les placards dans nos villes, nos métros, nos trains regorgent d'instituts et de boites privés avec  un taux de réussite de 99%.

Républicains, militants syndicalistes ou politiques, laïques, la loi Debré peut être abrogée. Elle doit l’être. La campagne pour l'abrogation de la loi Debré n'appartient pas à la Libre Pensée. C'est une campagne publique qu'il faut mener, et ceux qui la mènent en sont les seuls dépositaires. Nous sommes au début d'un mouvement de résistance que nous voulons profond et ancré dans ce pays. Nous voulons la fin des versements publics aux institutions privées et  aux structures religieuses. »

Marc Blondel, Président de la Libre Pensée intervenait alors pour rappeler les positions de toujours de la Fédération nationale de la Libre Pensée. Il en appelait à la lutte incessante pour l’abrogation de loi Debré. Il dénonçait la mise en œuvre possible de futurs concordats locaux par l’Acte III de la décentralisation.

Les militants de la Libre Pensée diffusaient largement l’Appel pour l’abrogation de la loi Debré. De très nombreuses signatures furent récoltées. Jamais l’expression « Ce n’est qu’un début, le combat continue » n’avait eu autant de sens. L’union laïque est en marche, rien ne pourra l’arrêter désormais.

Avec la Libre Pensée, Agissons ensemble, tous ensemble, Pour l’abrogation de la loi Debré !

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Rédigé par Libre Pensée 72

Publié dans #laïcité

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Publié le 1 Décembre 2012

L’Église catholique française semble être à l’heure espagnole. Elle se dresse vent debout contre le gouvernement de François Hollande, comme elle s’était dressée hier contre celui de José Luis Rodríguez Zapatero.

Pour faire oublier sa honteuse collaboration avec le régime de Vichy de Philippe Pétain à une époque où un grand nombre d’Évêques souhaitait  « la victoire de l’Allemagne nazie » et après une tentative hasardeuse de blanchissement des pétainistes à travers le MRP à la Libération, l’Église catholique ne s’est plus mise devant la scène pour laisser ses hommes, désormais dans tous les camps, défendre ses intérêts depuis l’avènement de la Ve République.

Depuis peu, l’épiscopat semble avoir opéré un tournant stratégique. Depuis la prière du 15 août 2012 jusqu’à ses déclarations récentes contre le mariage de personnes de même sexe, elle réinvestit l’arène politique, qu’elle avait fait semblant de quitter depuis longtemps. Faut-il le rappeler, l’Église catholique a toujours été une organisation politique, faisant de la politique et développant sa politique, notamment à travers sa Doctrine sociale si « divinement » mise en œuvre par l’Europe vaticane ?

La Libre Pensée s’amuse quelque peu des cris d’orfraie que poussent certains « laïques » en dénonçant le cléricalisme catholique. Au risque de décevoir, la Libre Pensée  se félicite que le Vatican jette aux orties son manteau de Noé et exprime ses positions réactionnaires et rétrogrades aux yeux de tous.

La liberté pour tous

La Libre Pensée ne s’associe nullement aux nostalgiques des miradors et des barbelés qui voudraient interdire à l’Église de s’exprimer. Ces gens-là ont une tradition : dès que l’on est en désaccord, ils en appellent à la répression. Hier, ils voulaient la police et l’armée dans les banlieues, aujourd’hui ils veulent l’Église catholique derrière les barreaux.

La Libre Pensée partage le point de vue de Rosa Luxembourg : « La liberté, c’est toujours la liberté de celui qui pense autrement ». Elle n’appellera jamais à la répression contre quiconque. Sa position a été définie par Aristide Briand, libre penseur, au moment du débat sur l’adoption de la loi de Séparation des Églises et de l’État de 1905: « Pour nous, républicains, la Séparation, c’est la disparition de la religion officielle, c’est la République rendue au sentiment de sa dignité et au respect de ses principes fondamentaux. Ils lui commandent de reprendre sa liberté, mais ils n’exigent pas que ce soit par un geste de persécution. Ce que veulent les Libres Penseurs, c’est que vous arrachiez à l’Église, le bouclier officiel derrière lequel elle peut s’abriter contre les efforts de la Pensée Libre ; ce qu’ils ont seulement le droit d’exiger, c’est que l’État les mette face à face avec l’Église pour lutter à armes égales pour pouvoir opposer enfin en combat loyal, la force de la Raison aux brutalités du dogme. Je termine, si vous voulez que la Raison Libre ait un abri, construisez-le lui ; mais n’essayez pas de la faire coucher dans le lit de l’Église. Il n’a pas été fait pour elle ».

Pour la Libre Pensée, l’épiscopat catholique a parfaitement le droit de s’exprimer. Cela s’appelle la Démocratie. Le cléricalisme, ce n’est pas que les Évêques disent ce qu’ils veulent ; c’est que le gouvernement et les Institutions lui obéissent. Le cléricalisme, ce n’est pas que l’Église se prononce contre la contraception ; c’est que les pouvoirs publics étranglent financièrement les centres de Planning familial. Le cléricalisme, ce n’est pas que le Pape fulmine contre le port du préservatif ; c’est que l’ONU refuse de donner  les moyens de son utilisation en Afrique. Le cléricalisme, ce n’est pas que les Emirats arabes réclament l’application du Délit de Blasphème, c’est que l’Union européenne veuille le rétablir.

« Pardonnez-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font »

Par un curieux retournement ironique de l’argumentation, des « laïques » déclament à tue tête : « Il faut interdire à l’Église catholique de s’exprimer. Elle ne doit pas faire de politique.» Si l’Église ne doit pas faire de « politique », c’est qu’elle n’est pas humaine puisque la politique, c’est l’organisation de la Cité humaine, mais d’une autre essence : divine peut-être ? Par un singulier clin d’œil de l’Histoire, ces « laïques » en viennent à vouloir faire croire à la nature extra-humaine de l’Église.

Rappelons aussi, pour l’Histoire, que c’est le Concordat de 1801 qui a organisé la police des cultes en interdisant au clergé de s’exprimer en « politique » et non la loi du 9 décembre 1905. Ces « laïques répressifs »  sont, en fait, des religieux qui s’ignorent. La vie ne fait jamais de cadeau à des gens qui oublient les principes fondamentaux de la République.

Puisque la Libre Pensée défend le droit de tous de s’exprimer en démocratie, il convient maintenant de dire ce qu’elle pense des positions exprimées par l’Église catholique.

Pour la pleine égalité des droits

La Libre Pensée est pour l’union libre. C'est-à-dire le droit à toute personne de vivre en commun avec qui elle le souhaite. Entre adultes consentants, sans violence, tout est permis. Bien que le mariage ne soit pas la tasse de thé des libres penseurs, la Libre Pensée se prononce pour la  liberté de mariage.

Le mariage n’est pas un acte sacré, c’est une convention, un contrat qui crée des droits et des devoirs. Sa forme a pu évoluer à travers l’Histoire, elle continue d’évoluer et évoluera encore demain. Rien n’est figé dans le marbre du dogme religieux. Le mariage, l’union entre des êtres, sont de nature humaine.

En conséquence, la Libre Pensée considère que le mariage civil doit être permis entre toutes personnes qui le désirent,  de quel que sexe qu’elles soient.

Qui définit quoi ?

L’identité des êtres humains se définit-elle par le sexe ou par la sexualité ? C’est un fait : il y a des hommes et il y a des femmes. Comme l’exception justifie la règle, il peut y avoir des êtres humains à la frontière fluctuante de ces deux sexes. Mais ce qui fonde l’identité d’une femme ou d’un homme, c’est son sexe, au sens générique du terme.

La sexualité s’inscrit dans un autre registre. Selon les goûts, les pratiques, les préférences, les affinités, elle peut être de telle ou telle nature. La sexualité est l’effet du sexe et non la cause. Elle peut varier selon les moments, la vie, les expériences. Elle peut donc être changeante et, dès lors, elle ne peut être l’identité des êtres humains. Elle en est une conséquence qui peut évoluer.

Cette situation « mouvante » ne peut donc être traduite de manière législative et réglementaire. Le « genre » n’est pas facteur de constitution d’une identité.

La question des enfants

Un couple composé d’un homme et d’une femme peut avoir un enfant. Si cela est impossible pour des raisons, notamment médicales, ces personnes peuvent adopter ou utiliser la Procréation Médicalement Assistée et devrait pouvoir aussi bénéficier de la Gestation pour autrui.

En conséquence de sa position sur l’union libre et de la  liberté de mariage, la Libre Pensée estime que la notion d’égalité des droits impose que les gens de même sexe qui forment  un couple doivent avoir strictement les mêmes droits en matière parentale. Ils doivent pouvoir adopter, utiliser la Procréation Médicalement Assistée et la Gestation pour autrui.

Sinon, la notion républicaine d’égalité des droits est bafouée. Sinon, nous sommes dans une société arbitraire.

La Fédération nationale de la Libre Pensée s’oppose donc résolument aux positions défendues par toutes les religions monothéistes et particulièrement, dans notre pays, par l’Église catholique. La Libre Pensée demande au gouvernement d’être fidèle au mandat républicain et ne pas céder devant les exigences des dogmes religieux. Il en va de la défense de la démocratie et du respect de la laïcité.

Paris, le 21 Novembre 2012.

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Rédigé par Libre Pensée 72

Publié dans #liberté de conscience et de corps

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