liberte de conscience et de corps

Publié le 28 Novembre 2023

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Publié le 23 Février 2023

Rédigé par Libre Pensée 72

Publié dans #annonces et infos lp 72, #liberté de conscience et de corps, #liberté, #sexisme

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Publié le 4 Octobre 2021

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Publié le 16 Novembre 2020

Là où le droit à disposer librement de son corps est entravé, les libertés, notamment celle de conscience, sont violées. Le 22 octobre 2020, sous l’impulsion des États-Unis d’Amérique, dont la dernière juge nommée à la Cour suprême par Donald Trump, Amy Coney Barrett est ouvertement hostile à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) et tentera de remettre en cause l’arrêt Roe vs Wade de janvier 1973 qui en reconnaît la légalité, trente-deux États ont adopté une déclaration commune aux termes de laquelle « Il n’y a pas de droit international à l’avortement, ni d’obligation des États de financer ou de faciliter l’avortement ».

Selon eux, il s’agit de garantir la santé des femmes, de renforcer la famille et de préserver la vie humaine. Cette position est celle du canon 1398 du code de Droit canonique catholique, de l’encyclique Evangelium vitæ de 1995, des dogmes enseignés par l’Église orthodoxe, diverses sectes protestantes, notamment évangéliques, ou de nombreux religieux musulmans, même si le Coran ne dit rien de cette question. Parmi ces pays figurent des États qui restreignent sérieusement les libertés démocratiques, tels le Brésil, l’Égypte, la Hongrie, le Bélarus et la Pologne.

Des USA à la Pologne : la réaction sur toute la ligne

Le même jour, comme l’avait justement prévu dès 2017 notre amie Wanda Nowicka, députée à la Diète polonaise, dans un entretien accordé à la Fédération nationale de la Libre Pensée (FNLP), le Tribunal constitutionnel de la République de Pologne, saisi en 2019 par le parti national catholique des très réactionnaires Andrzej Duda et Jaroslaw Kaczynski, improprement intitulé Droit et Justice, a jugé que l’avortement, provoqué même en raison d’une malformation sévère et irréversible du fœtus — la principale cause du nombre très faible des IVG légalement pratiquées chaque année dans ce pays (moins de 1 100 en 2018) — serait contraire à la loi fondamentale. Cela signifie que l’avortement, libre et gratuit de 1956 à 1993, puis fortement restreint depuis lors, n’est plus désormais autorisé en Pologne qu’en cas de viol, d’inceste ou de risque vital pour la mère.

La commissaire aux droits de l’Homme du Conseil de l’Europe, Mme Dunja Mijatovic, a fermement condamné cette décision : « Éliminer les motifs de quasiment tous les avortements légaux équivaut pratiquement à les interdire et à violer les droits de l’Homme. » L’une des dirigeantes de la Plateforme civique, première force d’opposition au régime national-catholique, a publiquement accusé les évêques polonais de créer un « enfer pour les femmes », contraintes de recourir à des IVG clandestines et dangereuses (de 80 000 à 100 000 chaque année) ou d’aller à l’étranger pour avorter. En dépit de l’épidémie de la Covid 19, des milliers d’entre elles se sont mises en grève et l’arrêt du tribunal constitutionnel a suscité d’importantes manifestations de rue pendant plusieurs jours dont certaines étaient dirigées contre les églises, le dimanche 25 octobre 2020. Cette ample mobilisation a contraint le tribunal constitutionnel à suspendre son arrêt, le 4 novembre 2020.

Et en France ?

D’aucuns pourraient penser que la France échappe à cette vague réactionnaire puisque que, le 8 octobre 2020, l’Assemblée nationale a adopté en première lecture, malgré les réticences du gouvernement et surtout du Président de la République, une proposition de loi visant à renforcer le droit à l’avortement, déposée en août dernier par des députés siégeant sur différents bancs, à l’initiative du défunt groupe Écologie, Démocratie, Solidarité (EDS). Ce texte encore en discussion porte de douze à quatorze semaines le délai pendant lequel une IVG peut être pratiquée, et autorise les sages-femmes à procéder, le cas échéant, aux gestes chirurgicaux de l’IVG, de manière à répondre aux besoins des cinq mille femmes actuellement contraintes de se rendre à l’étranger pour avorter. Si cette mesure est par elle-même positive, pour autant elle n’a rien d’exceptionnel et ne permet pas de lever, en tout état de cause, les obstacles qui entravent en pratique le droit à l’avortement en France.

D’une part, des pays autorisent l’IVG pendant des périodes plus longues : vingt-quatre semaines au Royaume-Uni ; vingt-deux semaines aux Pays-Bas ; dix-huit semaines en Suède. La France ne fait que s’aligner sur la situation en vigueur dans les pays, dont on dit pourtant qu’ils sont fortement catholiques comme l’Autriche et l’Espagne. D’autre part, beaucoup de centres d’IVG ont cessé leur activité ou sont appelés à disparaître comme le constate Mme Valentine Becquet, chercheure à l’Institut national de études démographiques (INED) commentant le rapport annuel sur l’IVG de la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) du ministère chargé des Affaires sociales : « Il y a encore beaucoup de centres d’orthogénie qui ferment et par endroits les femmes ont beaucoup de mal à avorter »

Par suite, les capacités d’accueil des femmes concernées et les moyens consacrés à l’IVG diminuent. Au surplus, le rapport de la DREES met en évidence d’importantes inégalités territoriales qui constituent une difficulté majeure pour les femmes habitant une zone dépourvue d’équipement et souhaitant avorter. Enfin, le texte en cours d’examen au Parlement laisse entier le problème de l’incidence de la clause de conscience reconnue aux praticiens sur l’effectivité du droit à l’avortement, que l’allongement du délai légal risque d’ailleurs de conduire à invoquer très souvent pendant les treizième et quatorzième semaines.

Si le médecin ou, à l’avenir, la sage-femme, sera tenu, comme actuellement, d’« […] informer, sans délai, l’intéressée de son refus et [de] lui communiquer immédiatement le nom de praticiens susceptibles de réaliser cette intervention […] », si les Agences régionales de santé seront contraintes de publier « […] un répertoire recensant, sous réserve de leur accord, les professionnels de santé ainsi que l’ensemble des structures pratiquant l’interruption volontaire de grossesse […] », pour autant, en cas d’urgence, cette opposition restera un obstacle infranchissable pour nombre des femmes concernées.

Clause de conscience ou conscience close ?

Par ailleurs, la Libre Pensée considère qu’il faut mettre à nouveau en débat la question de la clause de conscience, qui autorise un médecin à mettre en avant sa conviction personnelle pour ne pas accomplir l’acte médical légal de l’IVG. De fait, ce privilège de conscience du praticien s’oppose au droit à l’IVG et à la libre décision des femmes souhaitant avorter. S’il n’est pas en lui-même illégitime, en revanche, il paraît incompatible avec la mission de service public incombant aux établissements publics de santé où chaque individu doit pouvoir trouver la réponse médicale qu’appelle son état de santé, et que nécessite également l’exercice de ses droits à user librement de son corps, qu’ils soient d’ores et déjà reconnus, comme celui d’interrompre une grossesse, ou à conquérir, comme celui de bénéficier d’une aide médicale à mourir.

Un médecin a parfaitement le droit de refuser de pratiquer une IVG pour des motifs religieux. Toutefois, ce refus doit le conduire à exercer dans des établissements privés n’acceptant pas d’accueillir des femmes souhaitant avorter. La réciproque est d’ailleurs vraie : par exemple, pour des raisons tenant à leurs convictions religieuses, des patientes peuvent fort bien refuser un examen gynécologique pratiqué par un homme, mais doivent pour cela éviter l’hôpital public, dont l’organisation ne saurait dépendre de considérations de cette nature.

En quelque sorte, il s’agit d’appliquer au domaine de la santé en général et de l’IVG en particulier les principes applicables à l’École : un enseignant qui refuserait de présenter des parties du programme qu’il est chargé d’appliquer pour des raisons d’ordre spirituel ne pourrait exercer dans un établissement scolaire public.

La Libre Pensée entend ouvrir ce débat publiquement.

***

Dans ces conditions, la Fédération Nationale de la Libre Pensée :


1°- Dénonce la déclaration commune du 22 octobre 2020 adoptée par trente-deux États en tant qu’elle met en cause la liberté de conscience et le droit des femmes de disposer librement de leur corps qui en découle ;
2°- Apporte son soutien inconditionnel aux femmes et au peuple polonais dans leur combat pour le droit à l’avortement, interdit par l’Église et le régime national-catholique autoritaire de M. Jaroslaw Kaczynski ;
3°- Exige en France la création des centres d’IVG et la constitution des équipes médicales nécessaires au plein exercice du droit à l’avortement libre et gratuit.
4°- Apporte son soutien plein et entier au Planning familial dans son action quotidienne

Paris le 13 novembre 2020

 

 

                                                                                                         

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Rédigé par Libre Pensée 72

Publié dans #communiqués nationaux, #liberté de conscience et de corps, #Egalité

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Publié le 9 Septembre 2019

Appel solennel du Congrès national de la Libre Pensée d’Alizay (Eure)

Sommes-nous libres ?

 

La liberté de conscience, la simple expression d’une opinion, est menacée.

Elle est menacée sur tous les plans, sur tous les terrains.

Elle est malmenée, brutalisée.

 

Pas de bruits de bottes et pourtant …

 

Tout le monde a vu ou a vécu la violence de la répression des manifestations : les Gilets jaunes mutilés,  les tabassages réguliers, les « nassages », l’utilisation d’armes considérées comme armes de guerre, les lycéens à genoux les mains sur la tête, les jugements expéditifs, les emprisonnements, les contrôles préventifs… Si de telles images avaient concerné le Vénézuela, la Russie, la Turquie, que n’aurions-nous pas entendu ?

 

Mais, en cas de plainte suite à des violences policières, alors qu’Emmanuel Macron avait refusé le 7 mars l’expression « violences policières », ces plaintes sont systématiquement classées sans suite. La justice étant déclarée indépendante. Il n’y a donc aucune violence policière. Devant le tollé, « critiqué pour la timidité présumée de son parquet à poursuivre les auteurs de violences policières, le procureur [de Paris] assure que personne ne bénéficiera d’une quelconque impunité. Et annonce pour la première fois les suites données aux enquêtes visant les forces de l’ordre. » (Le Parisien du 30 mai 2019).

 

Car la France est une démocratie ! Parait-il …

 

D’ailleurs, M. Castaner rend hommage à la police d’avant la Libération, dont le sens républicain ne s’était guère manifesté et décore les chefs cogneurs.

 

Sur réquisition du Préfet, à Lons-le-Saulnier, le 29 mai 2019, pour briser la grève des personnels des urgences, « Les forces de l'ordre ont sonné chez des médecins et soignants en pleine nuit, vers 1h du matin, pour leur ordonner d'être aux urgences, en poste, à 7h. Un soignant raconte qu'une infirmière, seule avec ses enfants, a passé sa nuit à s'organiser pour les faire garder. Contacté par France Bleu Besançon, le Dr Eric Loupiac, médecin urgentiste à Lons dénonce la méthode : « Ce sont des méthodes dignes du régime de Vichy, qui rappellent une autre époque ».

Tout le monde a été révolté par la mort du jeune Steve suite à une agression policière lors d’une manifestation festive et par la mort de Zineb Redouane lors d’une manifestation à Marseille en décembre 2018.

 

Tout le monde a été écœuré par le comportement gouvernemental et celui de l’IGPN, IGPN chargée en théorie de veiller au respect de la « déontologie policière »…

 

 

Pas de Ministre de l’Information et de la Propagande 

et pourtant …

 

Lors d’une interview sur CNEWS, le 6 mai 2019, une journaliste, Elisabeth Levy, a été traitée de « dingue » et ses propos qualifiés de « criminels » pour avoir affirmé que le scepticisme en science est une bonne chose. Elle est incrédule ; est-ce un crime ? Dans la foulée, une campagne a exigé du CSA qu’il censure toute critique des thèses « officielles » à propos du climat.

 

Nous ne parlons pas du contenu du débat ; nous parlons de la criminalisation du débat : « Tu n’es pas d’accord avec moi, donc tu es un(e) criminel(le) ». Les chercheurs peuvent-ils chercher sans contrôle ? Y a-t-il une science officielle comme en URSS sous Staline avec Lyssenko ? Va-t-on révoquer un scientifique pour ses opinions, comme on le fit avec Joliot-Curie en 1950 ?

 

La liberté individuelle est remplacée

par la responsabilité collective

 

Emmanuel Macron, en Corse, le 4 avril 2019, affirmait « ceux qui veulent aujourd'hui défendre l'identité corse, doivent aussi faire ce travail mémoriel et savoir dire les choses. Autant la page a été tournée sur Aléria, autant je n'ai pas entendu les mêmes regrets sur l'assassinat du préfet Érignac » ; il met en avant la notion de responsabilité collective et stigmatise toute une population. Qui peut croire qu’il ne s’agit que de la Corse ? C’est donc le chef de l’Etat qui met en avant la notion de responsabilité collective. Comme on le sait, celle-ci a existé dans l’Histoire, dramatiquement ! Associer cet assassinat et « l’identité corse » stigmatise toute une population. Qui pourrait l’accepter ?

 

La Libre Pensée n’accepte pas cette stigmatisation. Cette stigmatisation prépare la violence politique. La Libre Pensée se prononce clairement contre les condamnations à double peine. Tous les prisonniers concernés, quel que soit leur statut, doivent être rapatriés en Corse. Les familles n’ont pas à subir les frais considérables que leur occasionnent les déplacements sur le Continent.

 

On stigmatise la population supposée « musulmane », comme est stigmatisée la population qui a le vocabulaire d’un « boxeur gitan ». Encore un exemple : alors que la laïcité, c’est la liberté de conscience pleine et entière pour tous et pour toutes, certains utilisent le terme en détournant le sens pour viser ceux et celles qui seraient « en trop ». Quand certains disent « laïcité », l’écho hurle « xénophobie » et exclut l’étranger, le « migrant », l’immigré, le descendant d’immigrés, celui qui ne pense pas comme il faut. Tous coupables.

 

Les journalistes sont-ils mieux lotis ? Le Monde du 30 mai 2019 écrit « Affaire Benalla : notre journaliste Ariane Chemin et Louis Dreyfus, directeur de la publication, ont été interrogés par la DGSI » Sur la question de la vente d’armes françaises au Yemen, un autre journaliste Michel Despratx a été également interrogé par la DGSI. Le journal conclut : « À ce jour, huit journalistes ont été auditionnés en quelques semaines par les renseignements français, provoquant l’inquiétude de la profession. »

 

Une actrice, Corinne Masiero, donne son point de vue de citoyenne et refuse d’aller à l’Elysée, elle est publiquement rabrouée et des menaces de sanction à peine voilées sur sa carrière sont proférées. Blacklist pas morte. A l’initiative de libres penseurs et d ‘artistes, une pétition est lancée, elle recueille un grand nombre de signatures. Elle indique : «  La fonction sociale des artistes, acteurs, comédiens, auteurs, réalisateurs est la liberté de comportement pleine et entière et d’avoir le pouvoir de dire Oui et le droit de dire Non. Par cet appel, nous voulons soutenir la liberté de Corinne Masiero de dire ce qu’elle pense, de défendre la liberté de conscience et de tous, et de manifester notre refus des interdits professionnels pour cause de « blasphème » vis-à-vis de l’Elysée et des cercles décideurs, politiques, financiers et économiques. »

 

Pas de police politique et pourtant …

 

Les lanceurs d’alerte sont réduits au silence. Les manifestants hospitalisés sont fichés. Un médecin est sommé de devenir un auxiliaire de police. Faut-il réécrire le Serment d’Hippocrate ?

 

De plus en plus, des enseignant(e)s qui parlent publiquement de la politique gouvernementale dans l’enseignement sont convoqué(e)s et sanctionné(e)s (parce qu’un(e) enseignant(e), convoqué(e) par la haute hiérarchie, aura obligatoirement une conséquence sur sa carrière et sa fonction, ce qui constitue une sanction).

 

L'argument est important : le gouvernement invoque le devoir de réserve des fonctionnaires, dont la portée varie d'ailleurs en fonction de la place occupée par les intéressés dans la hiérarchie administrative, mais oublie de souligner que cette obligation, fixée essentiellement par la jurisprudence, est subordonnée au principe fondamental de libertés d'opinion des agents publics posé par l'article 6 de la loi du 13 juillet 1983 portant droits et obligations des fonctionnaires.

 

Ce devoir de réserve s’applique surtout aux fonctionnaires d’autorité comme les préfets et autres dignitaires en uniforme. Mais quand ceux-ci participent à des cérémonies religieuses, comme pour la « sainte-Geneviève, patron des gendarmes », le gouvernement n’a rien à y redire. En utilisant cet argument, le gouvernement avoue le rôle qu’il veut confier aux enseignant(e)s et rendre obligatoire le port de l’uniforme moral. En 1961, au moment du Manifeste des 121 contre la guerre coloniale en Algérie, Pierre Vidal-Naquet avait été suspendu et Laurent Schwartz révoqué. Qui va être suspendu ? Qui va être révoqué ?

 

Clarisse Taron, au nom du Syndicat de la Magistrature, résume le texte de loi voté contre le droit à manifester, loi visant essentiellement les salarié-e-s et leurs organisations : « Certaines mesures sont prises sans l'intervention d'un juge, et certaines restrictions sont prises à l'encontre de personnes en raison de supposées pensées qu'elles auraient, ce qui me paraît dangereux ». Cette loi cible ceux dont le visage sera « partiellement masqué ». Des lunettes teintées ? Un chapeau ? Un pansement sur la joue en sortant de chez le dentiste ? Une perruque trop longue ?

 

La liberté est entière et pour tous, ou elle n’est pas

 

La liste est obligatoirement incomplète ? mais elle suffit déjà. Chaque menace en elle-même ou chaque fait en lui-même peut sembler grave ou secondaire, mais, assemblés, ils ressemblent à des liens multiples et entrecroisés avec lesquels on attrape les animaux sauvages pour les dompter. Répétons-le, la liste est incomplète et chacun la complètera à son gré.

 

La question est : sommes-nous libres ?

 

Si vous ne marchez pas dans le rang, si vous ne courbez pas l’échine, vous êtes « complotiste », « communautariste », « climato-sceptique », « populiste », « poujadiste », « révisionniste », « chemises brunes », « munichois » et, bien évidemment, même si cela n’a aucun rapport avec le sujet, surtout si cela n’a aucun rapport avec le sujet, « antisémite ».

 

L’essentiel n’est pas d’argumenter mais de stigmatiser, de condamner et, pour être sûr que le condamné ne puisse parler, de le réduire au silence, de le noyer sous un déluge d’accusations. Pour faire croire à une « opinion publique », le gouvernement utilise par milliers et milliers les faux comptes sur les réseaux sociaux. Et, « en même temps », il condamne les pratiques qu’il met en œuvre. En un mot, une camisole de force est passée sur la pensée, c’est-à-dire sur le droit de réfléchir par soi-même, de ne pas être d’accord, de le dire, de le faire savoir, de dialoguer, d’écouter, d’argumenter.

 

 

Dans cette logique, le Congrès national de la Libre Pensée se prononce pour l’abrogation des lois liberticides, notamment celle sur l’Etat d’urgence et celle contre le droit de manifester  qui alimentent ce climat général.

 

Le Congrès national de la Libre Pensée s’adresse solennellement à toutes celles et à tous ceux pour qui la liberté n’est pas un vain mot, aux associations, aux syndicats, aux partis :

 

Il faut défendre la liberté de conscience, la liberté d’expression, la liberté d’organisation,

la liberté de manifestation !

 

La Libre Pensée prendra toute sa place dans ce combat. Il doit être le combat de toutes et de tous.

 

Adopté à l’unanimité

 

 

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Publié le 9 Septembre 2019

Appel solennel du Congrès national de la Libre Pensée d’Alizay (Eure)

Sommes-nous libres ?

 

La liberté de conscience, la simple expression d’une opinion, est menacée.

Elle est menacée sur tous les plans, sur tous les terrains.

Elle est malmenée, brutalisée.

 

Pas de bruits de bottes et pourtant …

 

Tout le monde a vu ou a vécu la violence de la répression des manifestations : les Gilets jaunes mutilés,  les tabassages réguliers, les « nassages », l’utilisation d’armes considérées comme armes de guerre, les lycéens à genoux les mains sur la tête, les jugements expéditifs, les emprisonnements, les contrôles préventifs… Si de telles images avaient concerné le Vénézuela, la Russie, la Turquie, que n’aurions-nous pas entendu ?

 

Mais, en cas de plainte suite à des violences policières, alors qu’Emmanuel Macron avait refusé le 7 mars l’expression « violences policières », ces plaintes sont systématiquement classées sans suite. La justice étant déclarée indépendante. Il n’y a donc aucune violence policière. Devant le tollé, « critiqué pour la timidité présumée de son parquet à poursuivre les auteurs de violences policières, le procureur [de Paris] assure que personne ne bénéficiera d’une quelconque impunité. Et annonce pour la première fois les suites données aux enquêtes visant les forces de l’ordre. » (Le Parisien du 30 mai 2019).

 

Car la France est une démocratie ! Parait-il …

 

D’ailleurs, M. Castaner rend hommage à la police d’avant la Libération, dont le sens républicain ne s’était guère manifesté et décore les chefs cogneurs.

 

Sur réquisition du Préfet, à Lons-le-Saulnier, le 29 mai 2019, pour briser la grève des personnels des urgences, « Les forces de l'ordre ont sonné chez des médecins et soignants en pleine nuit, vers 1h du matin, pour leur ordonner d'être aux urgences, en poste, à 7h. Un soignant raconte qu'une infirmière, seule avec ses enfants, a passé sa nuit à s'organiser pour les faire garder. Contacté par France Bleu Besançon, le Dr Eric Loupiac, médecin urgentiste à Lons dénonce la méthode : « Ce sont des méthodes dignes du régime de Vichy, qui rappellent une autre époque ».

Tout le monde a été révolté par la mort du jeune Steve suite à une agression policière lors d’une manifestation festive et par la mort de Zineb Redouane lors d’une manifestation à Marseille en décembre 2018.

 

Tout le monde a été écœuré par le comportement gouvernemental et celui de l’IGPN, IGPN chargée en théorie de veiller au respect de la « déontologie policière »…

 

 

Pas de Ministre de l’Information et de la Propagande 

et pourtant …

 

Lors d’une interview sur CNEWS, le 6 mai 2019, une journaliste, Elisabeth Levy, a été traitée de « dingue » et ses propos qualifiés de « criminels » pour avoir affirmé que le scepticisme en science est une bonne chose. Elle est incrédule ; est-ce un crime ? Dans la foulée, une campagne a exigé du CSA qu’il censure toute critique des thèses « officielles » à propos du climat.

 

Nous ne parlons pas du contenu du débat ; nous parlons de la criminalisation du débat : « Tu n’es pas d’accord avec moi, donc tu es un(e) criminel(le) ». Les chercheurs peuvent-ils chercher sans contrôle ? Y a-t-il une science officielle comme en URSS sous Staline avec Lyssenko ? Va-t-on révoquer un scientifique pour ses opinions, comme on le fit avec Joliot-Curie en 1950 ?

 

La liberté individuelle est remplacée

par la responsabilité collective

 

Emmanuel Macron, en Corse, le 4 avril 2019, affirmait « ceux qui veulent aujourd'hui défendre l'identité corse, doivent aussi faire ce travail mémoriel et savoir dire les choses. Autant la page a été tournée sur Aléria, autant je n'ai pas entendu les mêmes regrets sur l'assassinat du préfet Érignac » ; il met en avant la notion de responsabilité collective et stigmatise toute une population. Qui peut croire qu’il ne s’agit que de la Corse ? C’est donc le chef de l’Etat qui met en avant la notion de responsabilité collective. Comme on le sait, celle-ci a existé dans l’Histoire, dramatiquement ! Associer cet assassinat et « l’identité corse » stigmatise toute une population. Qui pourrait l’accepter ?

 

La Libre Pensée n’accepte pas cette stigmatisation. Cette stigmatisation prépare la violence politique. La Libre Pensée se prononce clairement contre les condamnations à double peine. Tous les prisonniers concernés, quel que soit leur statut, doivent être rapatriés en Corse. Les familles n’ont pas à subir les frais considérables que leur occasionnent les déplacements sur le Continent.

 

On stigmatise la population supposée « musulmane », comme est stigmatisée la population qui a le vocabulaire d’un « boxeur gitan ». Encore un exemple : alors que la laïcité, c’est la liberté de conscience pleine et entière pour tous et pour toutes, certains utilisent le terme en détournant le sens pour viser ceux et celles qui seraient « en trop ». Quand certains disent « laïcité », l’écho hurle « xénophobie » et exclut l’étranger, le « migrant », l’immigré, le descendant d’immigrés, celui qui ne pense pas comme il faut. Tous coupables.

 

Les journalistes sont-ils mieux lotis ? Le Monde du 30 mai 2019 écrit « Affaire Benalla : notre journaliste Ariane Chemin et Louis Dreyfus, directeur de la publication, ont été interrogés par la DGSI » Sur la question de la vente d’armes françaises au Yemen, un autre journaliste Michel Despratx a été également interrogé par la DGSI. Le journal conclut : « À ce jour, huit journalistes ont été auditionnés en quelques semaines par les renseignements français, provoquant l’inquiétude de la profession. »

 

Une actrice, Corinne Masiero, donne son point de vue de citoyenne et refuse d’aller à l’Elysée, elle est publiquement rabrouée et des menaces de sanction à peine voilées sur sa carrière sont proférées. Blacklist pas morte. A l’initiative de libres penseurs et d ‘artistes, une pétition est lancée, elle recueille un grand nombre de signatures. Elle indique : «  La fonction sociale des artistes, acteurs, comédiens, auteurs, réalisateurs est la liberté de comportement pleine et entière et d’avoir le pouvoir de dire Oui et le droit de dire Non. Par cet appel, nous voulons soutenir la liberté de Corinne Masiero de dire ce qu’elle pense, de défendre la liberté de conscience et de tous, et de manifester notre refus des interdits professionnels pour cause de « blasphème » vis-à-vis de l’Elysée et des cercles décideurs, politiques, financiers et économiques. »

 

Pas de police politique et pourtant …

 

Les lanceurs d’alerte sont réduits au silence. Les manifestants hospitalisés sont fichés. Un médecin est sommé de devenir un auxiliaire de police. Faut-il réécrire le Serment d’Hippocrate ?

 

De plus en plus, des enseignant(e)s qui parlent publiquement de la politique gouvernementale dans l’enseignement sont convoqué(e)s et sanctionné(e)s (parce qu’un(e) enseignant(e), convoqué(e) par la haute hiérarchie, aura obligatoirement une conséquence sur sa carrière et sa fonction, ce qui constitue une sanction).

 

L'argument est important : le gouvernement invoque le devoir de réserve des fonctionnaires, dont la portée varie d'ailleurs en fonction de la place occupée par les intéressés dans la hiérarchie administrative, mais oublie de souligner que cette obligation, fixée essentiellement par la jurisprudence, est subordonnée au principe fondamental de libertés d'opinion des agents publics posé par l'article 6 de la loi du 13 juillet 1983 portant droits et obligations des fonctionnaires.

 

Ce devoir de réserve s’applique surtout aux fonctionnaires d’autorité comme les préfets et autres dignitaires en uniforme. Mais quand ceux-ci participent à des cérémonies religieuses, comme pour la « sainte-Geneviève, patron des gendarmes », le gouvernement n’a rien à y redire. En utilisant cet argument, le gouvernement avoue le rôle qu’il veut confier aux enseignant(e)s et rendre obligatoire le port de l’uniforme moral. En 1961, au moment du Manifeste des 121 contre la guerre coloniale en Algérie, Pierre Vidal-Naquet avait été suspendu et Laurent Schwartz révoqué. Qui va être suspendu ? Qui va être révoqué ?

 

Clarisse Taron, au nom du Syndicat de la Magistrature, résume le texte de loi voté contre le droit à manifester, loi visant essentiellement les salarié-e-s et leurs organisations : « Certaines mesures sont prises sans l'intervention d'un juge, et certaines restrictions sont prises à l'encontre de personnes en raison de supposées pensées qu'elles auraient, ce qui me paraît dangereux ». Cette loi cible ceux dont le visage sera « partiellement masqué ». Des lunettes teintées ? Un chapeau ? Un pansement sur la joue en sortant de chez le dentiste ? Une perruque trop longue ?

 

La liberté est entière et pour tous, ou elle n’est pas

 

La liste est obligatoirement incomplète ? mais elle suffit déjà. Chaque menace en elle-même ou chaque fait en lui-même peut sembler grave ou secondaire, mais, assemblés, ils ressemblent à des liens multiples et entrecroisés avec lesquels on attrape les animaux sauvages pour les dompter. Répétons-le, la liste est incomplète et chacun la complètera à son gré.

 

La question est : sommes-nous libres ?

 

Si vous ne marchez pas dans le rang, si vous ne courbez pas l’échine, vous êtes « complotiste », « communautariste », « climato-sceptique », « populiste », « poujadiste », « révisionniste », « chemises brunes », « munichois » et, bien évidemment, même si cela n’a aucun rapport avec le sujet, surtout si cela n’a aucun rapport avec le sujet, « antisémite ».

 

L’essentiel n’est pas d’argumenter mais de stigmatiser, de condamner et, pour être sûr que le condamné ne puisse parler, de le réduire au silence, de le noyer sous un déluge d’accusations. Pour faire croire à une « opinion publique », le gouvernement utilise par milliers et milliers les faux comptes sur les réseaux sociaux. Et, « en même temps », il condamne les pratiques qu’il met en œuvre. En un mot, une camisole de force est passée sur la pensée, c’est-à-dire sur le droit de réfléchir par soi-même, de ne pas être d’accord, de le dire, de le faire savoir, de dialoguer, d’écouter, d’argumenter.

 

 

Dans cette logique, le Congrès national de la Libre Pensée se prononce pour l’abrogation des lois liberticides, notamment celle sur l’Etat d’urgence et celle contre le droit de manifester  qui alimentent ce climat général.

 

Le Congrès national de la Libre Pensée s’adresse solennellement à toutes celles et à tous ceux pour qui la liberté n’est pas un vain mot, aux associations, aux syndicats, aux partis :

 

Il faut défendre la liberté de conscience, la liberté d’expression, la liberté d’organisation,

la liberté de manifestation !

 

La Libre Pensée prendra toute sa place dans ce combat. Il doit être le combat de toutes et de tous.

 

Adopté à l’unanimité

 

 

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Publié le 1 Mai 2019

Le 25 mai prochain, la Libre Pensée de la Sarthe, via la groupe Louis Crétois, participe et appelle à participer à la Culture Pride. nous y tiendrons un stand.

25 mai ; culture pride au Mans

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Publié le 25 Avril 2019

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Publié le 4 Février 2019

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Publié le 25 Novembre 2018

Je suis un homme.

Selon certains, il parait que c’est de plus en plus difficile  d’être un homme.

Cette situation serait due  aux  récentes vagues de féminismes. Il y aurait selon les mêmes « une crise de la masculinité, une difficulté à être un homme ».

Ces hommes ne sauraient plus quelle place ils occupent dans la société, ni quel rôle tenir… Les hommes ne comprendraient plus les femmes et les femmes ne comprendraient plus les hommes…

Des hommes affirment même qu’avec le féminisme il n’est plus possible de  séduire une femme ou même de faire de l’humour avec elle.

 

C’est ce genre de discours qu’on entend de personnages aussi détestables que Zemmour et autres machos d’arrière-garde.

Plutôt que de chercher à comprendre et à discuter, ces hommes relayés aussi par des femmes tout aussi réactionnaires défendent bec et ongle, leur vieux système.

 

Ce sont a proprement parler des conservateurs, des réactionnaires… Ils ont les mêmes réflexes que ceux qui vous expliquaient en 1936 que les entreprises feraient faillite avec les premiers congés payés !

 

Ces hommes, pour être homme, ont besoin de femmes soumises qui leur soient inférieures… Il leur faut dominer les femmes pour être des hommes.

            Ils font l’éloge de la virilité et de la force naturelle des hommes mais des lors que les femmes revendiquent l’égalité, ils se sentent menacés, ils pleurnichent…

Ils  mènent une croisade médiatique ou ils se présentent comme des martyrs, de pauvres êtres «en désarroi», plongés dans la «confusion»…

            Est-ce donc cela leur force de males virils ? Pitoyable ! Quelle belle preuve qu’ils ne sont pas le sexe fort, et que par conséquent il n’y a pas de sexe faible.

 

Éric Zemmour affirment, par exemple, que l’époque est marquée par «la supériorité évidente des “valeurs” féminines, la douceur sur la force, le dialogue sur l’autorité, la paix sur la guerre, l’écoute sur l’ordre, la tolérance sur la violence (1)», comme si les notions de dialogue, de tolérance ou de douceur étaient le propre des femmes. «Les hommes font tout ce qu’ils peuvent pour [...] devenir une femme comme les autres», soupirait Zemmour.

 

Je suis un homme et je ne peux accepter que ce réactionnaire nous fasse passer, nous les hommes, pour des brutes épaisses !

Eric, à titre personnel, je suis un homme, je n’ai pas de problème identitaire, et je privilégie la douceur sur la force, la paix à la guerre, l’écoute sur l’ordre…

Ce qui n’était pas forcément le cas de Thatcher par ailleurs !

 

Pour ces gens nos positionnements idéologiques seraient déterminés par notre entre jambe ! ? Si être un homme c’est avoir les idées de Zemmour, je préfère me faire opérer !

 

Leur conception des rapports entre les hommes et les femmes ne sont ni des liens humanistes, ni de l’amour, c’est de la domination…

Aujourd’hui, ils se plaignent comme se sont plaints les exploiteurs d’esclaves à St Domingue quand les esclaves ont pris les armes nourris par les idéaux de la Révolution françaises.

Ils se plaignent comme ces nostalgiques de la colonisation face aux droits des peuples à disposer d’eux-mêmes.

Si leur force d’homme ne tient qu’à la  soumission des femmes, c’est qu’ils sont bien faibles.

Si pour séduire, il leur faut dominer et contraindre, c’est que ce sont vraiment de piètres séducteurs sans atouts ni esprit.

Si pour eux l’humour passe par l’humiliation, la moquerie et les remarques déplacés, c’est qu’ils sont tristes et dénoués de toute forme d’empathie.

« Personne n’est plus arrogant envers les femmes, plus agressifs ou méprisant, qu’un homme inquiet pour sa virilité ».

Simone de Beauvoir

 

Quand nous proposons d’abolir les rapports de force dominants-dominés, ils prennent peur qu’on veuille les inverser. Ne conçoivent-ils les rapports humains qu’exclusivement comme des rapports de force ? Bien triste vision de l’humanité.

 

« On pourrait trouver leurs lamentations risibles, voire pathétiques. Le problème, insiste la sociologue Francis Dupui-Déri, c’est qu’elles «permettent de contester l’idéal féministe d’égalité entre les sexes et d’accuser les féministes et les femmes –mères, institutrices, épouses– d’être responsables de tous les problèmes des hommes. Ce faisant, ces discours fournissent aux hommes violents et à leurs complices des arguments pour justifier leur violence.»

 

Le chercheur cite par exemple une étude, menée en 2016 aux États-Unis, sur une douzaine de sites web du Mouvement des hommes : «On y prétend que le féminisme prive les hommes de la sexualité à laquelle ils devraient avoir droit.

Selon cette tendance, c’est le manque de disponibilité sexuelle des femmes qui entrainerait les suicides des hommes et les violences masculines contre les femmes, y compris les meurtres.» Prétextant qu’ils sont en crise par la faute des «salopes» qui se refusent à eux, beaucoup de ces internautes énervés lâchent des propos haineux, à la limite de l’incitation à la violence.

 

Dans son livre Angry White Men, le sociologue Michael Kimmel «rappelle une série de meurtres de masse de femmes perpétrés par des hommes qui justifiaient leur crime en expliquant avoir été rejetés par les femmes. Par exemple, en 2009, un homme de 48 ans a assassiné cinq jeunes femmes dans un gymnase de Pennsylvanie, avant de se suicider. Dans son journal intime retrouvé par les policiers, il détaillait ses mésaventures avec les femmes, soulignant ne pas avoir eu de relations sexuelles depuis une vingtaine d’années.» Comme le remarque Kimmel, «il sentait que ces femmes lui étaient dues. Il sentait que c’était son droit, en tant qu’homme, d’avoir accès aux femmes».

Ce courant archaïque est loin d’être défait et il s’organise… des dizaines de pages internet de ce type pullulent

 

Ce mouvement réactionnaire se nourrit aussi des crises économiques, des dogmes religieux et du besoin de notre système de diviser l’humanité pour l’exploiter.

 

Comme le disait Simone De Beauvoir « N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise économique, politique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. »

 

C’est déjà ce qu’il se passe.

 

Ici en Sarthe, le droit des femmes à disposer de leur corps est menacé, j’en veux pour preuve l’exemple de l’hôpital du bailleul où les ivg ont été rendus impossibles, plongeants les femmes 40 ans en arrière.

 

C’est une violence de plus faite aux femmes. C’est la rencontre entre des politiques de restriction des services publiques et les positionnements cléricaux de certains médecins mettant en avant leur clause de conscience pour imposer leur dogmes religieux à toutes et tous.

 

Quelques semaines plus tard, Le pape vous expliquait que le recours à une IVG, c’était l’équivalent d’un recours à un tueur à gage. Dans le même moment, au Brésil, Bolsonaro faisait sa campagne en partie sur des arguments sexistes et violents.

 

Ces forces souvent alimenter par des courants religieux imposent la domination d’un sexe par un autre, impose à chacun d’entre nous une place dans la société qui serai déterminée par notre sexe ! Chaque discours qui justifie la supériorité d’un sexe sur l’autre, chaque discours qui prend la défense des agresseurs, chaque discours qui va à l’encontre de l’égalité en droit nourrit ces violences !

 

Tout cela concerne autant les hommes que les femmes.

Quand une femme est agressée, violée, harcelée, discriminée… Il s’agit de ma mère, ma compagne, ma sœur, mon amie, ma semblable…

 

Quand on porte atteinte aux droits des femmes, on porte atteinte aux autres droits… Quand on use du sexisme en général on use d’autres formes de discriminations… Quand on prétexte du sexe pour assigner à quelqu’un un rôle dans la société on rentre en opposition avec la liberté de tous, quel que soit son sexe, sa couleur, ses opinions et croyances, à choisir sa vie, sa place dans la société.

 

Quand une société décrète qu’elle a des droits sur le corps des femmes, elle en a aussi sur le corps des hommes. C’est un schéma classique vu en 1914 par exemple ; les hommes donnent leur corps à l’armée pour défendre la patrie quand les femmes doivent mettre leur ventre au service du pays pour faire plus de chair à canon !

 

 

En vérité, le combat féministe, est tout sauf un combat des hommes contre les femmes. C’est un combat des humanistes, des progressistes contre les réactionnaires.

C’est le combat de ceux qui se battent pour l’émancipation du genre humain contre ceux qui veulent des sociétés autoritaires où chaque personne doit être rangée dans une case selon des caractéristiques qui lui sont propres. Toute forme d’Etat autoritaire, tyrannique a justifié et promu le sexisme.

Les violences faites aux femmes, que ce soient des violences conjugales, en passant par le harcèlement, le viol, et tous les discours qui justifient le sexisme  sont des violences faites à l’humanité.

 

De même que toutes les oppressions (économiques, politiques ou religieuses) s’appuient les unes sur les autres ;  les humains soucieux de leur liberté doivent lutter pour tout ce qui contribue à émanciper l’humanité.

 

Je vous invite à discuter avec les associations présentes aujourd’hui, elles sont diverses et variées, rejoignez les et organisez-vous !

 

Pour conclure, j’ai choisi une citation de Bakounine : « Je ne suis libre que lorsque tous les êtres humains qui m’entourent, hommes et femmes, sont également libres. »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1 – ce discours contient plusieurs extraits de cet article :

http://sexes.blogs.liberation.fr/2018/11/07/la-crise-de-la-masculinite-nexiste-pas/?fbclid=IwAR2ai5FK5dTfRwzGiD6LnVowt3PG9zI5Pq3RGJ4ya5HPkXwhG5x6Q1DHP_Q

Discours de Hansi Brémond au rassemblement nous toutes au Mans le 24 novembre 2018

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Rédigé par Libre Pensée 72

Publié dans #Egalité, #liberté, #liberté de conscience et de corps

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Publié le 21 Novembre 2018

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Publié le 15 Août 2018

Nous avons appris cet été dans la presse que depuis le mois de janvier 2018, les Sarthoises ne peuvent plus accéder à l'interruption volontaire de grossesse (IVG) à l’hôpital du Bailleul, né en 2007 de la fusion des hôpitaux de La Flèche et Sablé-sur-Sarthe. Selon les éléments dont nous disposons, sur cinq gynécologues-obstétriciens exerçant au sein de cet hôpital public, trois font valoir leur clause de conscience et refusent de pratiquer des IVG. Parmi les deux autres, l'un est parti à la retraite sans être remplacé pour le moment. Le seul médecin restant pour pratiquer cet acte ne pouvant pas le faire seul, l'hôpital a choisi de suspendre ce service et de réorienter les patientes concernées vers les hôpitaux du Mans et d'Angers.

Cette situation remet totalement en cause le droit des femmes à disposer de leur corps et constitue une véritable régression. Preuve que ce droit à l’IVG, acquis en 1973 et porté notamment par Simone Veil, est plus que jamais menacé, pris en tenaille entre les restrictions budgétaires qui pèsent sur l'hôpital public et les offensives réactionnaires des religions. Certes légale, la clause de conscience invoquée par les médecins pose question, d'autant plus lorsqu'ils exercent dans un hôpital public. Un décret du 3 mai 2002 indique d'ailleurs que les établissements publics disposant de lits de gynécologie-obstétrique n'ont pas le droit de refuser de pratiquer l'IVG.

Derrière ces agissements se cachent bien souvent des militants anti-avortement appuyés par des institutions religieuses, plus particulièrement l'Eglise catholique, dont le pape ne cesse de lutter contre le droit des individus à disposer de leur corps. Les forces conservatrices et réactionnaires qu'il soutient viennent ainsi d’obtenir le maintien de l’interdiction de l’IVG en Argentine. En France, ce cléricalisme liberticide couplé aux politiques d’austérité des gouvernements successifs conduit à des situations telle que celle observée en ce moment à l’hôpital du Bailleul, où la condition des femmes connaît, de fait, un bond de 40 ans en arrière.

Malgré les effets d’annonce, et les vœux pieux sur les droits des femmes, le gouvernement autorise ainsi une véritable régression sur un acquis fondamental. La ministre de la santé, Agnès Buzyn, a annoncé que l’activité pourrait reprendre en septembre grâce au renfort d’un médecin de Saumur et à l’augmentation du temps de travail d’un autre.

Insuffisant pour la Libre Pensée, qui exige que tout soit mis en œuvre pour que ce service public de santé fonctionne à nouveau dès maintenant.

 

 

Le Mans, le 14 aout 2018

En Sarthe, comme ailleurs, les femmes doivent disposer du droit à l’IVG !

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Rédigé par Libre Pensée 72

Publié dans #liberté de conscience et de corps, #liberté, #communiqué LP 72

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Publié le 4 Mars 2017

Rédigé par Libre Pensée 72

Publié dans #Egalité, #liberté de conscience et de corps

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Publié le 15 Octobre 2016

Régulièrement nous publions sur le blog d'anciens articles de notre bulletin départemental. Ce dernier est un témoignage publié en janvier 2016.

 

J’ai grandi dans une famille de tradition catholique, croyante mais pas très pratiquante. Comme plein d’enfants de mon âge, je suivais des cours de catéchisme le mercredi après-midi et j’allais de temps en temps à l’église le dimanche. Je n’ai jamais trouvé cela très passionnant mais je n’avais pas trop le choix.

J’ai célébré ma première communion, ce qui m’a donné droit à une grande fête en mon honneur avec toute ma famille et plein de cadeaux. Après cela, je suis arrivée à un âge où mon esprit critique s’est développé, je faisais plus attention à ce qui était dit au catéchisme et interrogeait intérieurement ces enseignements qui contredisaient ce qu’on m’apprenait en cours d’histoire. J’en suis arrivée à la conclusion que je ne croyais pas du tout à ce fameux « Dieu », cet être un peu surnaturel dirigeant soi-disant l’univers dont on me parlait sans cesse.

J’étais alors en âge de célébrer ma profession de foi, gros dilemme. Soit je dis « Oui je crois en Dieu » et j’ai encore droit à une fête et à plein de cadeaux, soit je dis non et je n’y gagne rien du tout. Bien sûr, j’ai dit oui parce que quand même je n’ai pas supporté toutes ces années de catéchisme pour rien du tout. Et puis je n’osais même pas imaginer la déception de mes parents et des membres les plus croyants de ma famille si j’avais dit non.

Quelques années plus tard, je me suis retrouvée dans un lycée privé catholique, où on m’a à nouveau forcée à participer à des cours sur le catholicisme et à des messes. C’est dans ce lycée que pour la première fois, je suis tombée amoureuse d’une fille. C’est déjà pas évident de découvrir son homosexualité, mais dans une école qui prône les enseignements de la Bible « Tu ne coucheras point avec un homme comme on couche avec une femme. C’est une abomination », on n’ose pas trop en parler autour de soi. Comment vont réagir mes amis ? Et les autres élèves ? Puis-je me confier à un professeur ? Quels sont leur avis sur la question ? Puisqu’après tout ils ont choisi d’enseigner dans un lycée catholique. Au lycée, les relations sociales sont suffisamment compliquées, on n’a pas envie de se rajouter une éventuelle raison d’être rejeté. Résultat, je n’en ai jamais parlé à personne au lycée, pas même à la fille qui occupait mes pensées.

Par la suite, je suis allée dans une université privée catholique où le volet catholique n’était pas très contraignant. Toutes les cérémonies et autres rituels religieux étaient facultatifs, je n’y ai donc jamais assisté. J’ai suivi des cours de sciences humaines qui m’ont permis de relativiser et de me distancier encore plus des théories catholiques. Cependant, un évènement fâcheux m’a rappelé que je n’étais pas dans une université comme les autres. Le nouveau recteur, un catholique ayant eu différentes responsabilités au sein de l’Eglise, a invité M. Tugdual Derville, porte-parole de « La Manif pour Tous » à donner une conférence scientifique sur « L’écologie humaine » au sein de l’université. Au regard de l’attachement de M. Derville à l’association « Alliance Vita » qui fait partie du mouvement pro-vie et milite contre l’avortement et l’euthanasie, on se pose des questions quant au contenu scientifique de son intervention. C’est avec cette interrogation que ce sont rendus deux de mes camarades à sa conférence. Après que leurs questions adressées à M. Derville aient été censurées, ils ont été escortés vers la sortie par son service de garde où ils ont été violemment agressés.

Comme beaucoup de monde, j’ai été choquée par ces actes inadmissibles. Les idéologies politiques n’ont pas leur place à l’école, et les étudiants sont censés y être en sécurité quelles que soient leurs appartenances religieuses, politiques ou culturelles. Cet évènement, ainsi que le climat parfois hostile vis-à-vis des homosexuels dans lequel j’ai évolué depuis l’enfance m’a amené de nombreuses fois à me sentir mal à l’aise, pas à ma place, à cacher mon orientation sexuelle à mon entourage pour éviter les conflits, le rejet.

Sarah

 

Sarah, 24 ans, homosexuelle dans un environnement catholique

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Rédigé par Libre Pensée 72

Publié dans #liberté de conscience et de corps

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Publié le 18 Janvier 2013

La campagne de l’épiscopat catholique en France, contre le projet de mariage pour tous, a clairement montré que l’Eglise catholique a jeté toutes ses forces pour tenter de faire échouer ce projet de loi gouvernemental. De la prière du 15 août 2012 dans les églises à la manifestation du 13 janvier 2013 à Paris, la Curie romaine s’oppose frontalement à l’aspiration égalitaire et démocratique concernant l’union librement consentie et contractée entre êtres humains.

Les Évêques, en utilisant le réseau de l’enseignement catholique privé, ont fait voler en éclat la supercherie de la loi Debré. Celle-ci avait prévu une « liberté de conscience » pour les élèves et les parents qui utiliseraient les services de l’enseignement privé sous contrat. Ce principe de liberté de conscience a été perverti par la loi Debré. Il était cependant la « pilule » nécessaire (la seule que n’ait jamais acceptée véritablement l’Eglise catholique) pour que les fonds publics se déversent massivement pour des écoles catholiques pratiquant le « caractère propre » catholique.

Le « caractère propre » de l’enseignement catholique est le catholicisme, ce qui est conforme aux missions des œuvres de l’épiscopat. Au risque de déplaire aux partisans de la « laïcisation et de la démocratisation » de l’Eglise, l’enseignement catholique est et demeure un outil majeur dans la volonté cléricale de ré-évangéliser la société et les Institutions. La manifestation du 13 janvier 2013 l’a simplement démontrée.

Les milliards versés sur les fonds publics sont donc une violation flagrante de la Loi de Séparation des Églises et de l’Etat du 9 décembre 1905 qui prohibe le financement public des cultes et des activités religieuses.


On ne peut trier le « bon grain » catholique de l’ivraie cléricale

C’est tout l’enseignement catholique qui s’est engagé, sous une forme ou sous une autre, pour assurer la mobilisation de cette manifestation réactionnaire. L’Épiscopat, tout entier, s’est mobilisé contre le mariage pour tous. Certains Évêques ont battu le pavé parisien, d’autres ont salué, d’autres encore ont prié pour son succès. Tous ont été des militants actifs de la cause catholique et cléricale. Et c’est bien normal, cela est conforme à leurs engagements. Il en est de même pour l’enseignement catholique considéré comme succursale. Le journal La Croix confirme, dans son édition du 14 janvier 2013, que le Vatican « a apporté un soutien discret mais déterminé à la stratégie mise en œuvre par l’épiscopat français face au projet de mariage homosexuel ».

La Fédération nationale de la Libre Pensée ne reproche pas à l’Eglise catholique d’agir pour ses intérêts et pour défendre ses positions. La Libre Pensée reproche, par contre, à l’Etat et aux Collectivités territoriales publiques de financer largement les activités religieuses, en subventionnant l’école de quelques-uns avec l’argent de tous, au mépris des lois laïques.

La Libre Pensée ne suivra pas les « accommodements » de « laïques » égarés qui réclament « une bonne application de la loi Debré » en supprimant les subventions publiques pour les seuls établissements catholiques trop marqués par leur catholicisme.


La défense de la Laïcité impose l’abrogation de la loi Debré !

Il s’agit là de la Démocratie, de la République et de l’application pure et simple des principes qui garantissent la laïcité de l’Ecole publique et de l’Etat.


Mariage pour tous, adoption des enfants,  Procréation Médicalement Assistée et Gestation pour autrui pour tous ceux qui le souhaitent ! C’est cela l’Egalité républicaine.


La Libre Pensée rappelle les termes de son communiqué du 21 novembre 2012. Elle est pour que tous ceux qui souhaitent s’unir civilement - quel que soit leur sexe - puissent le faire librement. En matière d’adoption, de Procréation Médicale Assistée : tous les couples doivent être égaux.

Il ne saurait être question de nier une évidence scientifique : un enfant se conçoit à partir d’un élément « mâle » et d’un élément « femelle ».

Mais l’Eglise catholique, et à sa suite, toutes les religions monothéistes, commettent un abus de droit en indiquant que cela induit qu’il doit y avoir obligatoirement un « père » et une « mère » pour former une famille. On ne peut déduire que le fait de nourrir, élever, instruire, éduquer un enfant, et le conduire à son émancipation, impose qu’on le réduise à la conception biologique de sa naissance.


On ne naît pas être humain, on le devient

C’est pourquoi la Libre Pensée se prononce favorablement pour la Gestation pour autrui pour tous les couples, quelle que soit leur composition, qui n’ont pas d’autres moyens pour avoir des enfants, dans les mêmes règles que celles pratiquées pour le don du sang et des organes. : aucune mercantilisation du corps et de ses éléments.

La Libre Pensée rappelle à l’Eglise catholique que la forme des familles n’a cessé d’évoluer au cours des siècles. Ce qui était vrai hier, ne l’est plus aujourd’hui. Il suffit de lire « Le Chevalier, la Femme et le Prêtre » de Georges Duby pour s’apercevoir que la forme, revendiquée aujourd’hui par l’Eglise, du couple et du mariage s’est imposée autour de l’an mille, à la demande des seigneurs féodaux, pour fixer le cheptel des serfs.

Avoir les yeux fixés sur le passé, comme le font les religions, c’est interdire aux générations futures de s’émanciper des contraintes passées. C’est la Réaction au sens littéral du terme.


La Libre Pensée appelle tous les démocrates, les laïques et les républicains à se mobiliser, sous les formes qu’ils décideront librement, pour mettre en échec les prétentions cléricales des différentes religions monothéistes.  

La Fédération Nationale de la Libre Pensée les assure de son soutien indéfectible.


Paris, le 17 Janvier 2013

 

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Rédigé par Libre Pensée 72

Publié dans #liberté de conscience et de corps

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Publié le 17 Janvier 2013

 

Voici un article d'hansi publié dans le bulletin de la libre pensée de la sarthe de juillet 2012. Le prochain bulletin devrait paraitre ces jours ci.

 

Un policier New yorkais verbalise une cycliste l’accusant de conduire son deux roues en jupe, distrayant ainsi les automobilistes… (http://www.slate.fr/lien/39581/velo-jupe-danger)

Une station balnéaire italienne interdit la mini jupe pour indécence vestimentaire… (http://lci.tf1.fr/monde/europe/2010-10/la-mini-jupe-interdite-dans-une-station-balneaire-italienne-6112238.html)

Des femmes mises en sous vêtements par des policiers lors de manifestations en Egyptes…(http://nadia-aissaoui.blogspot.fr/2012/06/quand-le-corps-feminin-fait-la.html)

Il semblerait que notre société patriarcale ait la volonté de reprendre le contrôle des femmes et ce par le biais du contrôle de leur corps. Que l’on lise la Bible, que l’on écoute les arguments des partisans du voile ou de la burka, quand on lit les encycliques sur les femmes, quand on entend les préjugés diffusés dans la société, y compris quand on lit la presse ou quand on regarde la télé… Partout, nous subissons, et surtout les femmes, des injonctions sur le corps… (A cela il faut rajouter toutes les restrictions à la maternité consciente, à la contraception.. etc…)

Le corps est trop gros, trop vieux, trop maigre… créant ainsi des complexes et des sentiments d’infériorité…

Pire, le corps est rendu coupable. Qui n’a jamais entendu  cette expression désignant une femme légèrement vêtue comme étant « un appel au viol » ?  Avec cette expression, on fait passer la culpabilité de l’agresseur, du pervers vers la victime… Et ce n’est pas qu’une expression, c’est l’opinion largement diffusée par les religions, de nombreux médias et reprises par de nombreux individus. Le corps, et surtout celui de la femme serait source de tentations, cause d’agressions, cause de troubles.

Cette logique perverse conduit à une logique dangereuse ; tout ce qui peut susciter le désir de l’homme doit être caché. De la bonne sœur à la burka, du décolleté interdit dans les Eglises aux voiles chrétiens, juifs ou musulmans, c’est la même logique.

Qui sont les pervers ?  Les femmes topless sur la plage, les femmes qui portent une jupe  ou ceux qui projettent systématiquement leurs fantasmes sur le corps de l'autre. Le vrai problème ne vient il pas des fantasmes des bien-pensants qui veulent cacher les corps ?

Les lois morales et religieuses qui régentent les corps, ne protégeraient elles pas en fait l'incapacité pour les moralistes de contrôler leurs propres pulsions sexuelles ?  N’auraient elles pas également comme but d’écraser les femmes, de restreindre leurs libertés et de leur interdire l’égalité en droit avec les hommes ?

La féministe et sociologue algérienne, Nadia Aissaoui, a récemment écrit sur son blog un article intitulé « quand le corps féminin fait la révolution ». Elle relate plusieurs initiative de femmes du monde et du monde entier qui ont utilisé l’image de leur corps pour dénoncer les inégalités sexuelles, les agressions dont on été victimes des femmes lors des révolutions arabes, ou pour affirmer leur droit de disposer de leur corps et de leur conscience dans des régimes théocratique et non démocratiques.

Nadia Aissaoui explique : « Dans des sociétés conservatrices, le contrôle de la liberté des femmes est toujours passé par celui de leur corps. Ce dernier, couvert, caché, vierge, fécondable et entravé fait l’objet de toutes les interdictions et toutes les obsessions.  Il symbolise à la fois l’honneur de la famille mais aussi une source de tentation et de discorde (fitna).

C’est précisément pour questionner et défier cette obsession que des femmes de plusieurs pays arabes ont décidé de bousculer l’ordre établi en mettant la question du corps au cœur du débat. Elles veulent signifier à la société patriarcale que la révolution a bien lieu et qu’elle ne se fera pas sans elles.

Tout a commencé en Egypte avec l’éclatement du scandale des tests de virginité pratiqués par les militaires sur les manifestantes arrêtées. Cette pratique inconnue jusque-là, et tue par de nombreuses femmes qui craignaient la vindicte familiale et sociale, a été dénoncée par Samira Ibrahim comme une volonté délibérée de l’armée d’humilier les manifestantes. Elle a porté plainte contre les militaires et a gagné son procès.

 

Un autre acte d’humiliation a eu lieu cette fois sous l’œil des caméras du monde entier et concerne une manifestante voilée, battue et trainée par les forces de l’ordre et dont les vêtements ont été arrachés dévoilant son soutient gorge bleu.

 

Cet évènement a scandalisé l’opinion et cairo-dec17-zoom.jpgprovoqué des réactions politiques, culturelles et artistiques. La violence qu’il a exprimée révèle un acharnement contre la femme dans son rôle citoyen et politique. La dénuder est ainsi un acte qui vise en plus de l’humilier, à lui notifier une opposition à sa liberté, à son mouvement dans l’espace. Le fait qu’elle soit voilée donne une dimension encore plus symbolique  à cette agression puisque désormais aucune femme n’est épargnée par le harcèlement.

Le passage à l’acte de dénonciation de Samira Ibrahim et la violence que les femmes ont subie ont impulsé en Egypte et ailleurs dans le monde arabe une dynamique d’utilisation du corps comme un lieu de revendication de la liberté, de la dignité et de la souveraineté. Depuis, la question du harcèlement sexuel fait couler beaucoup d’encre et les campagnes de mobilisation contre ce fléau ne cessent de grossir.

Une manifestation de femmes arborant un soutien-gorge bleu comme bannière a eu lieu à Beyrouth.

 
 

Cette autre égyptienne, Alia Al-Mahdi, a défrayé la chronique en publiant dans son blog unephotographie d’elle posant nue. Cette transgression impensable a soulevé une vague d’indignation et de colère dans la blogosphère y compris dans les milieux les plus progressistes, qui s’étaient mobilisés pour Samira Ibrahim et contre la violence. Leur malaise était d’autant plus important que le message porté par cette photo les exhortait à repenser la révolution en tant que quête de liberté absolue, inconditionnelle. Certains ont considéré que cette publication était excessive et relevait davantage de l’exhibitionnisme et de la provocation que de l’acte subversif.

Toujours est-il qu’Alia Al-Mahdi a marqué les esprits et a suscité une vague de sympathie dans le monde entier. Ainsi, pour marquer leur soutien à Alia, un groupe de féministes iraniennes a conçu et médiatisé un calendrier à partir de photographies de femmes nues. Elles entendaient par-là envoyer un double message de solidarité envers les femmes en général et celles de leur pays en particulier

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D’autres initiatives individuelles ont également eu lieu et ont contribué au renforcement de ce mouvement d’affirmation du corps féminin. Deux actrices tunisienne et iranienne ont posé pour des magazines en dévoilant certaines parties de leur corps. Cette posture, loin d’être anecdotique, est clairement devenue une forme de revendication d’une liberté trop longtemps étouffée. 


 

[…] Le corps en tant que territoire de combat, de conquête ou de libération devient un redoutable enjeu dans les révolutions. Des femmes se réapproprient cet espace confisqué pour faire barrage à la violence et à ses auteurs. Mêmes si ces femmes constituent une petite minorité dans le monde arabe, la portée de leurs actions indique que quelque chose d’irréversible et d’impossible à contenir s’est produit.

Dans ce moment crucial de leur histoire, ces femmes ont conscience de ce qui se joue en termes de mutations et d’opportunités de revendiquer leurs droits y compris, celui fondamental d’être libres de disposer de leur corps et leurs mouvements. Elles demeurent parmi les remparts importants contre la montée du conservatisme social et de l’intégrisme religieux. En brandissant le slogan « mon corps m’appartient, il n’est l’honneur de personne », la dimension politique du corps dénudé a pris le pas sur sa dimension érotique. 

 
 

Les femmes ont remis à l’ordre du jour, la conviction féministe universelle que plus que jamais, le « personnel est politique ». »

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Rédigé par Libre Pensée 72

Publié dans #liberté de conscience et de corps

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Publié le 1 Décembre 2012

L’Église catholique française semble être à l’heure espagnole. Elle se dresse vent debout contre le gouvernement de François Hollande, comme elle s’était dressée hier contre celui de José Luis Rodríguez Zapatero.

Pour faire oublier sa honteuse collaboration avec le régime de Vichy de Philippe Pétain à une époque où un grand nombre d’Évêques souhaitait  « la victoire de l’Allemagne nazie » et après une tentative hasardeuse de blanchissement des pétainistes à travers le MRP à la Libération, l’Église catholique ne s’est plus mise devant la scène pour laisser ses hommes, désormais dans tous les camps, défendre ses intérêts depuis l’avènement de la Ve République.

Depuis peu, l’épiscopat semble avoir opéré un tournant stratégique. Depuis la prière du 15 août 2012 jusqu’à ses déclarations récentes contre le mariage de personnes de même sexe, elle réinvestit l’arène politique, qu’elle avait fait semblant de quitter depuis longtemps. Faut-il le rappeler, l’Église catholique a toujours été une organisation politique, faisant de la politique et développant sa politique, notamment à travers sa Doctrine sociale si « divinement » mise en œuvre par l’Europe vaticane ?

La Libre Pensée s’amuse quelque peu des cris d’orfraie que poussent certains « laïques » en dénonçant le cléricalisme catholique. Au risque de décevoir, la Libre Pensée  se félicite que le Vatican jette aux orties son manteau de Noé et exprime ses positions réactionnaires et rétrogrades aux yeux de tous.

La liberté pour tous

La Libre Pensée ne s’associe nullement aux nostalgiques des miradors et des barbelés qui voudraient interdire à l’Église de s’exprimer. Ces gens-là ont une tradition : dès que l’on est en désaccord, ils en appellent à la répression. Hier, ils voulaient la police et l’armée dans les banlieues, aujourd’hui ils veulent l’Église catholique derrière les barreaux.

La Libre Pensée partage le point de vue de Rosa Luxembourg : « La liberté, c’est toujours la liberté de celui qui pense autrement ». Elle n’appellera jamais à la répression contre quiconque. Sa position a été définie par Aristide Briand, libre penseur, au moment du débat sur l’adoption de la loi de Séparation des Églises et de l’État de 1905: « Pour nous, républicains, la Séparation, c’est la disparition de la religion officielle, c’est la République rendue au sentiment de sa dignité et au respect de ses principes fondamentaux. Ils lui commandent de reprendre sa liberté, mais ils n’exigent pas que ce soit par un geste de persécution. Ce que veulent les Libres Penseurs, c’est que vous arrachiez à l’Église, le bouclier officiel derrière lequel elle peut s’abriter contre les efforts de la Pensée Libre ; ce qu’ils ont seulement le droit d’exiger, c’est que l’État les mette face à face avec l’Église pour lutter à armes égales pour pouvoir opposer enfin en combat loyal, la force de la Raison aux brutalités du dogme. Je termine, si vous voulez que la Raison Libre ait un abri, construisez-le lui ; mais n’essayez pas de la faire coucher dans le lit de l’Église. Il n’a pas été fait pour elle ».

Pour la Libre Pensée, l’épiscopat catholique a parfaitement le droit de s’exprimer. Cela s’appelle la Démocratie. Le cléricalisme, ce n’est pas que les Évêques disent ce qu’ils veulent ; c’est que le gouvernement et les Institutions lui obéissent. Le cléricalisme, ce n’est pas que l’Église se prononce contre la contraception ; c’est que les pouvoirs publics étranglent financièrement les centres de Planning familial. Le cléricalisme, ce n’est pas que le Pape fulmine contre le port du préservatif ; c’est que l’ONU refuse de donner  les moyens de son utilisation en Afrique. Le cléricalisme, ce n’est pas que les Emirats arabes réclament l’application du Délit de Blasphème, c’est que l’Union européenne veuille le rétablir.

« Pardonnez-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font »

Par un curieux retournement ironique de l’argumentation, des « laïques » déclament à tue tête : « Il faut interdire à l’Église catholique de s’exprimer. Elle ne doit pas faire de politique.» Si l’Église ne doit pas faire de « politique », c’est qu’elle n’est pas humaine puisque la politique, c’est l’organisation de la Cité humaine, mais d’une autre essence : divine peut-être ? Par un singulier clin d’œil de l’Histoire, ces « laïques » en viennent à vouloir faire croire à la nature extra-humaine de l’Église.

Rappelons aussi, pour l’Histoire, que c’est le Concordat de 1801 qui a organisé la police des cultes en interdisant au clergé de s’exprimer en « politique » et non la loi du 9 décembre 1905. Ces « laïques répressifs »  sont, en fait, des religieux qui s’ignorent. La vie ne fait jamais de cadeau à des gens qui oublient les principes fondamentaux de la République.

Puisque la Libre Pensée défend le droit de tous de s’exprimer en démocratie, il convient maintenant de dire ce qu’elle pense des positions exprimées par l’Église catholique.

Pour la pleine égalité des droits

La Libre Pensée est pour l’union libre. C'est-à-dire le droit à toute personne de vivre en commun avec qui elle le souhaite. Entre adultes consentants, sans violence, tout est permis. Bien que le mariage ne soit pas la tasse de thé des libres penseurs, la Libre Pensée se prononce pour la  liberté de mariage.

Le mariage n’est pas un acte sacré, c’est une convention, un contrat qui crée des droits et des devoirs. Sa forme a pu évoluer à travers l’Histoire, elle continue d’évoluer et évoluera encore demain. Rien n’est figé dans le marbre du dogme religieux. Le mariage, l’union entre des êtres, sont de nature humaine.

En conséquence, la Libre Pensée considère que le mariage civil doit être permis entre toutes personnes qui le désirent,  de quel que sexe qu’elles soient.

Qui définit quoi ?

L’identité des êtres humains se définit-elle par le sexe ou par la sexualité ? C’est un fait : il y a des hommes et il y a des femmes. Comme l’exception justifie la règle, il peut y avoir des êtres humains à la frontière fluctuante de ces deux sexes. Mais ce qui fonde l’identité d’une femme ou d’un homme, c’est son sexe, au sens générique du terme.

La sexualité s’inscrit dans un autre registre. Selon les goûts, les pratiques, les préférences, les affinités, elle peut être de telle ou telle nature. La sexualité est l’effet du sexe et non la cause. Elle peut varier selon les moments, la vie, les expériences. Elle peut donc être changeante et, dès lors, elle ne peut être l’identité des êtres humains. Elle en est une conséquence qui peut évoluer.

Cette situation « mouvante » ne peut donc être traduite de manière législative et réglementaire. Le « genre » n’est pas facteur de constitution d’une identité.

La question des enfants

Un couple composé d’un homme et d’une femme peut avoir un enfant. Si cela est impossible pour des raisons, notamment médicales, ces personnes peuvent adopter ou utiliser la Procréation Médicalement Assistée et devrait pouvoir aussi bénéficier de la Gestation pour autrui.

En conséquence de sa position sur l’union libre et de la  liberté de mariage, la Libre Pensée estime que la notion d’égalité des droits impose que les gens de même sexe qui forment  un couple doivent avoir strictement les mêmes droits en matière parentale. Ils doivent pouvoir adopter, utiliser la Procréation Médicalement Assistée et la Gestation pour autrui.

Sinon, la notion républicaine d’égalité des droits est bafouée. Sinon, nous sommes dans une société arbitraire.

La Fédération nationale de la Libre Pensée s’oppose donc résolument aux positions défendues par toutes les religions monothéistes et particulièrement, dans notre pays, par l’Église catholique. La Libre Pensée demande au gouvernement d’être fidèle au mandat républicain et ne pas céder devant les exigences des dogmes religieux. Il en va de la défense de la démocratie et du respect de la laïcité.

Paris, le 21 Novembre 2012.

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Rédigé par Libre Pensée 72

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