Publié le 15 Septembre 2011

Mesdames et Messieurs, chers amis, chers Camarades,

 

Je voudrais vous apporter ici le salut fraternel de la Fédération nationale de la Libre Pensée. Salut à notre ami et à notre camarade de lutte, André.

 

Tout d’abord, je voudrais vous lire le message de Marc Blondel, militant syndicaliste  de la première heure, comme André, et ancien Secrétaire général de la CGT-Force Ouvrière.  CGT-Force-Ouvrière, voila qui avait un sens pour André. Malgré les avanies et les scissions, la CGT, la vieille CGT du mouvement ouvrier et authentique continuait, il continuait la CGT.

 

Marc Blondel, empêché, vous adresse ses meilleures amitiés militantes. Il  est aujourd’hui, comme vous le savez, Président de la Libre Pensée. Comme pour André, ce n’était pas une rupture ou un autre chantier,  cela était une continuité, le même engagement : celui de l’émancipation humaine.

 

Voici le message de Marc Blondel :

 

« Mes chers Camarades et amis,

 

Des épreuves humaines, la plus difficile, reste la disparition d’un proche, on peut, par réflexion ou sagesse, se dire que c’est inéluctable, mais lorsque celle-ci arrive l’affrontement affectif et psychologique est violent.

 

André, que j’ai plus que fréquenté lorsqu’il enseignait –j’insiste sur ce terme- au Centre de Formation des Militants de la CGT-FO- était un paradoxe. Il apparaissait (pardonnez l’expression, mais elle ne doit pas gêner pour un syndicaliste) comme un fort en gueule et, cependant, il mettait une telle sincérité dans son propos qu’il fut un grand pédagogue. Combien de militants lui doivent d’avoir donné à leur engagement une dimension, voire une réflexion beaucoup plus large que la revendication initiale. C’était un formateur qui transmettait son expérience.

 

Sur le plan personnel, son engagement contre toute soumission ou obscurantisme, le conduisait à lire, voire à écrire, pour exprimer l’amour de la liberté et de la libre conscience. Il n’a jamais dérogé, même dans ses relations personnelles. On ne lui faisait pas croire à ce qu’il ne croyait pas.

 

Fini sont les banquets où, sous la pression affectueuse des camarades, il interprétait avec nostalgie et respect les chants révolutionnaires.

 

Fini sont  les rencontres faites de rudesse et de bonhomie.

 

Je dis salut à un militant qui au-delà des formes, s’est toujours comporté en homme révolté.

 

Il restera une référence pour les citoyens épris de liberté.

 

                                                                                              Marc BLONDEL »

 

 

Mesdames et Messieurs,  chers Amis, Chers camarades,

Cote à cote, coude à coude, j’ai combattu, avec mon ami et camarade André Frey, dans la Libre Pensée et en dehors de la Libre Pensée, les mêmes ennemis : le fanatisme, l’obscurantisme et le dogme. Et tout cela se drape parfois de curieux oripeaux et de biens curieux drapeaux.

 

Quand je suis devenu Secrétaire général de la Libre Pensée en 1992, André était déjà un responsable national de la Libre Pensée, un homme d’expérience. Il m’a beaucoup aidé dans ma tâche.

 

Si je devais définir un corps de métier pour André, je ne dirais pas cheminot, ce qu’il était, mais bucheron. Il abattait, il construisait. C’était un militant au sens plein du terme. Il enseignait, il instruisait. C’était un homme de lumières.

 

Et combien a-t-il conduit sur le chemin des lumières !

 

Il enseignait à chacun, en tout cas, à ceux qui le voulaient, ce que disait Fernand Pelloutier, fondateur des Bourses du travail : « la science de son malheur ». Si le mot « autodidacte » avait un sens et une portée universelle, André Frey en était la quintessence.

 

Karl Marx avait dit « L’ignorance ne sert de rien à personne », à une époque où beaucoup font de l’ignorance un étendard, André Frey enseignait, dispensait, instruisait, construisait. En un mot, comme en cent, il participait de l’émancipation universelle.

 

Avec André, on avait envie d’apprendre. On se devait d’apprendre.

 

A combien de syndicalistes et de libres penseurs a t’il fait comprendre l’importance de la doctrine sociale de l’Eglise et de son rôle de maintien de l’ordre dans le système de l’exploitation économique du capitalisme ?

 

Le nombre de saluts et de témoignages des Fédérations départementales de la Libre Pensée, de ses responsables passés et présents, en ce moment, est là pour témoigner de l’émotion causée par la disparition d’André.

 

Il était un porteur de lumières. Et nous le saluons comme tel aujourd’hui.

 

A toute sa famille que nous aimons-delà de tout, à ses proches, à ses amis, à ses camarades ; nous leur disons : le véritable tombeau est dans le cœur de ceux qui l’on aimé et dans la mémoire de ceux qui se souviendront de lui.

 

Salut et Fraternité, André.

 

Christian Eyschen, Secrétaire général de la Libre Pensée

 

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André lors du rassemblement pour la réhabilitation des fusillés pour l'exemple  - novembre 2009

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Rédigé par Libre Pensée 72

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