Contre le prétendu "délit de blasphème"

Publié le 6 Octobre 2012

 Associations signataires :

- Fédération nationale de la Libre Pensée française (FNLP)
- Ligue de l’Enseignement
- Ligue des Droits de l’Homme (LDH)

- Union Rationaliste
- National Secular Society (Royaume-Uni)
- Libre Pensée du Luxembourg
- Association Nationale de la Libre Pensée Italienne « Giordano Bruno »
- La Libre Pensée de Grèce "Les amis d'Hypatie"
- Association Belge des Athées
- Conseil National des Associations Familiales Laïques (CNAFAL)
- Mouvement « Europe et Laïcité » (CAEDEL)
- Union des Athées
- Association « Laïcité-Liberté »
- Centre pour la liberté de recherche ONLUS (Italie)

Par ailleurs, a aussi contresigné cette Déclaration : Pascal-Eric Lalmy, secrétaire national du PRG à la laïcité

 


Déclaration commune des Associations Laïques, Humanistes, Athées et de Libre Pensée. Non au rétablissement du "délit de blasphème"! Oui à son abrogation, là où il subsiste !


Depuis 1999,  l'Organisation de la Conférence Islamique, dont le siège est à Djedda (Arabie saoudite) et  qui réunit  57 Etats, réclame la conclusion d'un Traité international  définissant  et  réprimant le « blasphème ». A la suite de l'affaire  de la bande-annonce provocatrice  d'un film, dont les véritables commanditaires ne sont pas encore connus, mais qui s’inscrit dans le prétendu « Choc des Civilisations » et de manifestations,  parfois meurtrières, mais toujours soigneusement coordonnées, l'Organisation de la Conférence Islamique a promu  à l'ONU un texte (repoussé in extremis)  invitant à réprimer : " Le fait de prendre pour cibles les symboles religieux et les personnes vénérées" Au même moment, en Grèce, pays où le délit de blasphème existe toujours, un jeune citoyen  a été incarcéré pour s'être moqué d'un  prétendu "saint"  du christianisme orthodoxe sur un site Internet. Le 27 septembre, la Douma russe, approuvée par les autorités orthodoxes et musulmanes,  a adopté un renforcement de la répression sur le même sujet. En Inde, les autorités catholiques viennent de reprocher,  à la censure, de ne pas sévir contre un film  de Bollywood "dénigrant le catholicisme". En France, des milieux catholiques réclament, à l’occasion de pièces de théâtre ou d’expositions jugées « blasphématoires », l’interdiction de leur diffusion.


Un peu partout en Europe, le « délit de blasphème » est toujours présent dans les législations, même si la force des opinions publiques attachées à la liberté de conscience, empêchent qu’il soit utilisé. En France même, en Alsace, il a été appliqué, il y a des années, contre des militants d’Act-Up, en vertu du Code pénal allemand qui continue de s’appliquer en Alsace-Moselle. Et, c'est  dans cette période, où  l'Union Européenne, représentée par sa  Haute  représentante  pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Mme Ashton, décide de  signer un communiqué avec l'Organisation de  la Conférence Islamique, le secrétaire général de la Ligue des Etats arabes et le Président de la Commission de l'Union africaine, un communiqué qui dit : "Nous croyons en l'importance de respecter tous les prophètes, quelle que soit la religion à laquelle ils appartiennent."


Cette position  ne peut que faciliter les atteintes à la liberté d'expression et  le renforcement de la répression,  elle met en danger, et pas seulement en Europe, toutes les législations séculières ou laïques,  organisant ou protégeant la liberté  de conscience, de  presse et   création. Elle constitue un danger pour les libertés et la sécurité physique  de tout un chacun, car c'est la porte ouverte à un arbitraire total. Les organisations,  soussignées, demandent le retrait de cette déclaration, elles exigent la cessation des poursuites  contre toutes  les personnes inquiétées au titre du très réactionnaire « délit de blasphème ».

Cette déclaration est signée par la Fédération Nationale de la Libre Pensée, la Ligue de l'enseignement...

 

charia hebdo

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Rédigé par Libre Pensée 72

Publié dans #liberté d'expression

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